Pierre et le loup
Peter & the wolf
Royaume-Uni, 2009
De Suzie Templeton
Scénario : Suzie Templeton d'après l’œuvre éponyme de Sergei Prokofiev
Photo : Mikolaj Jaroszewicz
Musique : Sergei Prokofiev
Durée : 33m
Sortie : 23/09/2009
Pierre, jeune orphelin, vit dans une maison entourée de murs en bordure d’une profonde forêt russe. Son grand-père, très protecteur, veille sur lui. Ils sont isolés des habitants de la ville et des enfants des alentours. Les seuls compagnons de Pierre sont un canard et un oiseau malicieux qui le poussent à s’aventurer hors de l’enceinte de la maison. Malgré l’interdiction de sortir de son grand-père, la curiosité de Pierre l’emporte. Il s’empare des clés et s’élance dans la forêt.
LE LOUP ET L’ENFANT
Trois ans après sa conception, auréolé d’une dizaine de récompenses - dont le grand prix du festival d’animation d’Annecy en 2007 et l’oscar du meilleur court métrage d’animation en 2008 – et après avoir parcouru le monde entier accompagné en direct par les plus prestigieux orchestres symphoniques, Pierre et le Loup arrive sur les écrans français alors que le DVD a trouvé sa place dans les bacs depuis le 9 septembre. Conte musical datant de 1936, il a été crée par Sergei Prokofiev afin de familiariser les enfants avec la musique. Ainsi, à chaque personnage correspond un instrument. La réalisatrice britannique Suzie Templeton, si elle a adapté librement l’œuvre du compositeur ukrainien, a conservé cette particularité de l’histoire et son film est dépourvu de narration, laissant la place belle à la musique, à l’émotion. Un travail de longue haleine, et cinq ans et plus de deux cent techniciens plus tard le film était bouclé. Une année entière de tournage a été nécessaire avec l’utilisation de la technique stop-frame model animation (une technique image par image déjà utilisée pour les films de Wallace et Gromit). En moyenne, chaque plan a nécessité environ une demi-journée de préparation et une journée entière de tournage, sachant qu’il y a environ 420 plans dans le film. Un défi technique et minutieux pour des marionnettes hautes comme trois pommes mais aux expressions très réalistes. Il est ainsi fascinant de suivre Pierre partir explorer l’interdit avec son canard et son oiseau qui ne peut pas voler, défier l’autorité de son grand-père, apprendre les dures lois de la nature et se découvrir des ressources insoupçonnées, qu’elles soient de courage ou de loyauté. Le tout emporté par le souffle majestueux de la partition de Prokofiev. Le film est précédé d’une autre très belle histoire, Le Loup blanc, un film de 8 minutes de Pierre-Luc Granjon. Petits et grands, deux moments de poésie à ne pas manquer.