Pieces of April
États-Unis, 2003
De Peter Hedges
Scénario : Peter Hedges
Avec : Patricia Clarkson, Alice Drummond, Katie Holmes, Derek Luke, Alison Pill, Oliver Platt
Photo : Tami Reiker
Musique : Stephin Merritt
Durée : 1h20
Sortie : 20/04/2005
April, qui n’est plus en très bons termes avec sa famille, décide tout de même de les inviter pour Thanksgiving. Mais son four est en panne et elle va devoir aller à la rencontre des habitants de son immeuble pour arriver à cuire sa dinde. Pendant ce temps, le reste de la famille fait le trajet en voiture.
POUR UNE FILLE
Pénétrer dans le petit monde d’April, c’est un peu aller à la rencontre de son esprit, de son mode de vie et de fonctionnement, qui trouve un écho dans ses voisins et les relations entretenues avec eux. Car April, c’est un personnage folklorique et haut en couleurs. Une fille qui apparaît comme une bombe incontrôlable et prête à exploser, alors qu’il ne s’agit que d’un petit feu de Bengale avec une véritable envie d’expression et d’existence réelle dans une famille trop stricte, composée de caractériels, et où règnent sentiments quasi dictatoriaux et soumissions. C’est pour cela qu’April fait figure de vilain petit canard, coincée dans cet immeuble melting-pot rempli de personnages tout plus barrés les uns que les autres, comme un miroir de sa propre histoire familiale. Mais pénétrer dans le petit monde d’April c’est aussi avoir cette légère impression que le film se repose un peu trop sur ses lauriers de cinéma indépendant. Car si on peut lui reprocher pas mal de choses, comme cette histoire pas vraiment bien construite, Hedges et son film semblent s’en dédouaner grâce à son côté peu cher et autonome. Un peu comme si cette histoire sur la manière de vivre et de s’exprimer avant qu’il ne soit trop tard se suffisait à elle-même, d’autant plus que le dénouement est anticipé dès les premières minutes, alors qu’une appréhension plus délicate aurait été la bienvenue. Ici, on se laisse porter par une narration simpliste où les enjeux s’évaporent comme neige au soleil alors que l’imprévisibilité d’April aurait tant apporté au métrage si elle avait été utilisée tout le long.