Peur au ventre (La)

Peur au ventre (La)
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Peur au ventre (La)
Running Scared
États-Unis, 2006
De Wayne Kramer
Scénario : Wayne Kramer
Avec : Cameron Bright, Vera Farmiga, Johnny Messner, Chazz Palminteri, Paul Walker
Durée : 2h02
Sortie : 01/03/2006
Note FilmDeCulte : ****--

Joey Gazelle bosse pour la mafia. Il est chargé de faire disparaître les armes utilisées pour tuer par ses collègues. Lorsque le fils des voisins s’empare d’une de ces armes pour tuer son beau-père, Joey se lance dans une folle poursuite afin de retrouver le revolver et sauver sa peau.

CONTE DE FUCK

A des kilomètres de son film précédent, Lady Chance, le troisième long métrage de Wayne Kramer ne laissait paraître qu’un film de gangsters de plus. Au final, l’œuvre s’avère assez décalée et intéressante. Pile dans les cordes de la série B façon New Line (le studio distribue le projet indépendant), La Peur au ventre suit un protagoniste plutôt original campé par un Paul Walker dont l’énergie est plutôt bien canalisée (alors que l’acteur est généralement assez fade). Dans un premier temps, rien ne distingue le film de ses prédécesseurs, mais très vite, par le biais de la structure narrative et de la mise en scène, Kramer vient dynamiter le tout de l’intérieur avec un travail intéressant sur la temporalité. Tout d’abord le récit démarre par un flashback avant d’adopter une narration parcourue d’allers-retours furtifs dans le temps, tantôt pour exposer un point de vue différent, illustrer ce qui s’est passé durant une ellipse fugace ou retracer les derniers événements. En un mot, le récit cherche continuellement à se situer. De plus, cette construction annonce la nature du récit à venir. Au fur et à mesure que les heures passent (l’action se déroule sur dix-huit heures), les personnages pénètrent plus loin dans un univers de conte de fées sombre et urbain. On suit en parallèle le parcours de Joey Gazelle, à la recherche de son flingue, mais surtout celui d’Oleg, le petit garçon qui a employé cette arme contre son méchant beau-père. La matrice archétypale du conte de fées naît de là et la descente aux enfers verra alors la rencontre avec des loups sous forme de SDF junkies, une prostituée en guise de Fée Bleue ou encore un couple pédophile en lieu et place d’ogres dont l’appartement fait figure de donjon… On suit les balles comme des miettes de pain au cours d’un film qui n’est pas sans rappeller Freeway de Matthew Bright et fait preuve de plusieurs scènes jouissives (notamment son climax sur une patinoire) mais demeure malheureusement parcouru d’effets de style superflus et se perd bêtement dans ses dernières minutes en twists inutiles.

par Robert Hospyan

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