Les Petits princes

Les Petits princes
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Petits princes (Les)
France, 2013
De Vianney Lebasque
Scénario : Mathieu Gompel, Vianney Lebasque
Avec : Paul Bartel, Reda Kateb, Eddy Mitchell
Photo : Manuel Teran
Musique : Christophe Menassier
Durée : 1h30
Sortie : 26/06/2013
Note FilmDeCulte : ****--
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JB, jeune prodige de 16 ans, est le dernier à intégrer le centre de formation où évoluent les plus grands espoirs du ballon rond. Entre l'amitié, la compétition, les rivalités et son attirance pour Lila, une jeune fille passionnée de street art, JB va devoir se battre malgré le lourd secret qui pourrait l'empêcher d'atteindre son rêve.

GOOOOOAAAAAAAAAAAL

Derrière cette affiche vaguement niaise se cache certes un film aussi classique que le laisse entendre son synopsis mais en réalité, Les Petits princes s'avère l'exemple-type du petit film qui parvient à être frais et sincère malgré son classicisme. Dès le départ, la mise en scène donne le ton. On n'est pas tout à fait au croisement du "film d'auteur" et du "film populaire", mais on est clairement dans une œuvre qui s'adresse à un large public sans jamais se faire putassière, et ce malgré la présence d'EuropaCorp au générique, malgré la jeunesse des personnages, malgré l'univers du foot... L'ensemble aurait rapidement pu tourner au produit un peu trop calibré et il n'en est rien. Hasard du calendrier, le film sort trois mois après un exemple similaire, La Cité rose, autre premier long métrage avec cette même volonté de raconter une petite histoire en étant à la fois dans le réel et dans une approche légèrement iconique, mais tous les défauts qui handicapaient cet essai-là, de l'ambition du film choral qui ne dépassait pas les clichés et du recours au dolorisme un peu facile, sont absents ici. L'ouvrage de Vianney Lebasque (lire notre entretien) commence de manière plutôt convenue donc mais l'écriture et le casting assurent une relative véracité qui communique tout de suite quelque chose de sincère et sympathique, dans les dialogues, les mots, la camaraderie des persos... Parfois, c'est même un détail comme deux figurants flous en train de pisser dans le jardin durant une soirée, le genre de truc à la con sur lequel le cadre ne s'attarde pas mais qui "vend" tout de suite une scène.

Cette démarche vaut aussi pour certains traits de caractérisation qui passent par l'échange bref de dialogues et qui restent en retrait (le passif de Reza et Sofiane, la situation familiale de Reza). A l'exception d'une ou deux scènes un poil didactiques (notamment le pep talk d'Eddy Mitchell à l'arrêt de bus), le scénario n'est jamais lourdingue, notamment dans le traitement de la "maladie". Par la suite, on est même agréablement surpris par l'évolution de certaines trames qui parviennent à éviter un développement attendu (comme l'antagonisme avec les autres jeunes, par exemple) et à ce titre, la fin relativement ouverte est une belle idée. On ne tombe pas dans le moralisme, encore une fois, on colle à quelque chose de plus vrai. Au départ, la forme paraît un peu faible, usant mal de la caméra portée, et au fur et à mesure, Lebasque se permet une forme plus voyante, des ralentis, de la musique spleen, des effets de style (pas toujours heureux cela dit), et l'ensemble fonctionne assez bien. Sans être un film de sport, même les scènes de foot ne sont pas négligées. Cela étant dit, la principale qualité reste sans doute la direction d'acteurs. Tous les jeunes comédiens sont convaincants, dans le jeu d'acteur mais aussi le jeu de ballon. Finalement, le plus mauvais, c'est sans doute Eddy Mitchell, dans un rôle d'ailleurs un peu superflu, redondant avec celui du touchant Reda Kateb. Un tel enthousiasme peut sembler étonnant pour un film qui peut paraître anodin et qui, oui, ne propose rien de terriblement neuf, mais Les Petits princes est une réussite en son genre ce qui est finalement assez rare en France.

par Robert Hospyan

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