Petite Chartreuse (La)

Petite Chartreuse (La)
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Libraire passionné par la montagne, Etienne Vollard renverse accidentellement Eva une jeune fillette. Sa vie en sera bouleversée.

UN HOMME EXTRAORDINAIRE

Étrange film que cette Petite Chartreuse, bloc dramatique difficile à percer et à résumer. L'adaptation du roman de Pierre Péju, prix du livre Inter 2003 repose presque entièrement sur les larges épaules de son interprète principal, Olivier Gourmet. L'acteur belge, le "meilleur comédien de dos" pour les frères Dardenne avec qui il a travaillé sur Le Fils (prix d'interprétation au Festival de Cannes en 2002), domine de son incroyable présence un conte de fées contemporain dépourvu de morale mais non de poésie. Bourru et solitaire, Etienne Vollard a la faculté de retenir toutes ses lectures. Il ne lui manque qu'un auditoire. Le passionné des romans d'initiation, des récits de Jack London et de Robert Stevenson, se glisse dans le rôle du père de substitution pour la petite Eva, plongée dans le coma, mais aussi pour la mère de celle-ci, jeune adulte paumée et fragile dépassée par les événements. Jean-Pierre Denis (Les Blessures assassines) prend son temps pour décrire le long chemin rédempteur que traverse son étonnant héros. Moins habile à retranscrire les doutes de Pascale Blanchot, la génitrice de la fillette, il se perd parfois dans d'inutiles circonvolutions. Mais quand il revient sur l'homme de lettres, quand il place ce dernier au centre de la nature, au milieu de la neige et des forêts de pins, La Petite Chartreuse devient l'égal des livres récités par Olivier Gourmet, des récits presque mythologiques, à la formidable dimension mystique et symbolique.

par Yannick Vély

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