Le Père de mes enfants
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France, 2009
De Mia Hansen-Løve
Scénario : Mia Hansen-Løve
Avec : Chiara Caselli, Alice Lencquesaing, Louis-Do de Lencquesaing
Photo : Pascal Auffray
Durée : 1h50
Sortie : 16/12/2009
Grégoire Canvel est un producteur de films passionné. Mais sa société de production, en encourageant des films fragiles, commence à prendre trop de risques…
LE CHEVALIER BLANC
Louis-Do de Lencquesaing incarne avec splendeur le faux Humbert Balsan qui donne son titre au film. Le mélange de panache et de fragilité de ce producteur courageux, qui s’est suicidé en 2005, l’acteur le restitue avec énormément de talent. S’il ne fallait retenir qu’une chose du film de Mia Hansen-Løve, ce serait cette très belle performance d’acteur. Après un Tout est pardonné bancal et touchant, la réalisatrice passe à la vitesse supérieure. On reproche souvent au cinéma français de ne pas aborder certaines réalités que d’autres pays attaquent sabre au clair. Hansen-Løve montre qu’il n’est pas besoin de mettre en scène l’Elysée pour défricher des terres vierges. Le monde de la petite boîte de production de Balsan/Canvel – avec ses locaux exigus, son fouillis – prend vie avec une franchise et une véracité rares. Sans prendre de détours (Bela Tarr en prend sévèrement pour son grade sous les traits d’un cinéaste suédois), la réalisatrice aborde de manière frontale la dure et exaltante vie de ce producteur indépendant, ce qui n’est pas la moindre des réussites. Après un simili-twist à la Psychose, Le Père de mes enfants prend un virage vers un autre film, surprenant à bien des égards, et toujours aussi délicat, mais à qui il manque l’électricité de la première heure.
