Pelo Malo

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Pelo Malo
Venezuela, 2013
De Mariana Rondón
Scénario : Mariana Rondón
Durée : 1h33
Sortie : 02/04/2014
Note FilmDeCulte : ****--
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J’ai neuf ans et je suis mal coiffé. J’ai trente ans et un étrange enfant. Si je me peigne, ma maman va m’aimer. S’il continue comme ça, je vais le donner à sa grand-mère. Pourvu qu’elle ne m’abandonne pas.

JE SUIS MES CHEVEUX

Deuxième long métrage de la Vénézuélienne Mariana Rondon, Pelo Malo a été sacré meilleur film au dernier Festival de San Sebastian. Il raconte l’histoire d’un gamin de 9 ans qui souhaite plus que tout lisser ses cheveux frisés et de sa jeune mère terrifiée qui voit en cette coquetterie des indices d’une possible homosexualité. Car les cheveux de Junior sont un MacGuffin et Pelo Malo n’est (évidemment) pas qu’une odyssée capillaire. Ceux qui appréhendent les bons sentiments du récit de la différence à hauteur d’enfant peuvent remballer leurs craintes. L’air de rien, Rondon parvient, avec un mélange de bienveillance et de dureté, à une certaine authenticité, celle qui manque aux films du genre restant trop préoccupés par leur mignonnerie folklorique. Junior est mignon mais, à l’image d’un dénouement assez fort, la réalisatrice ne cède pas à la mièvrerie pour rendre son récit plus confortable.

Junior veut de beaux cheveux donc, il regarde le concours de Miss Vénézuela à la télé et mate régulièrement un voisin beau gosse qui passe en débardeur sous sa fenêtre. Rondon fait preuve de subtilité en ne faisant d’aucun de ces détails des éléments dramatiques : la télévision passe en bruit de fond, et il n’y aura pas de scène de clash ou de déclaration avec ledit voisin. Pour la réalisatrice, pour son héros, cet éveil est normal. Pour la mère de celui-ci, pas du tout. Mais le problème, plus que les cheveux, bien plus que l’homosexualité, c’est elle. Une mère seule dont la vie est difficile dans des barres d’immeubles, et qui est persuadée que son fiston va souffrir. La camarade de Junior, elle, est une gamine assez hilarante, obsédée par les viols et qui passe son temps à faire la gueule. Les gamins, dans Pelo Malo, savent comme les adultes que les choses ne seront pas faciles mais les acceptent avec plus de sagesse et de liberté. Pelo Malo est un peu longuet, ce qui prive le film d’une pointe de dynamisme. Mais Mariana Rondon signe un récit attachant, plus singulier qu’il n’y paraît.

par Nicolas Bardot

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