Pavee Lackeen, La Fille du voyage
Pavee Lackeen
Irlande, 2005
De Perry Ogden
Scénario : Perry Ogden, Mark Venner
Avec : Michael Colling, Paddy Maughan, Rose Maughan, Rosie Maughan, Winnie Maughan
Durée : 1h28
Sortie : 03/05/2006
Winnie vit avec sa mère et ses frères et sœurs dans une caravane située dans une zone industrielle de Dublin. Renvoyée de l’école pendant une semaine à cause d’une bagarre, la jeune fille erre dans les rues de Dublin. Pendant ce temps, sa maman doit faire face à une menace d’expulsion et se trouve impuissante face à la machine administrative.
NO LONGER ON THE ROAD
Il existe actuellement entre quarante-cinq et cinquante mille gens du voyage en Irlande, parmi lesquels 900 familles ne possèdent pas l’eau courante. Personne ne connaît leurs origines et ils possèdent un langage propre dont les racines ne proviennent d’aucune langue connue. Perry Ogden, photographe de profession, s’est intéressé au sujet après avoir publié un livre sur les enfants-nomades. Il est non seulement réalisateur mais aussi co-scénariste, caméraman et co-producteur du film. Ce long métrage n’est pas un documentaire mais une fiction inspirée de la vie de la famille de Winnie. Celle-ci joue donc quasi son propre rôle et est accompagnée à l’écran de sa vraie famille. Le tournage, réalisé avec une mini-caméra digitale, a duré dix mois, pour un budget total de 297 640 Euros. Même si le sujet initial est à la base peu porteur, La Fille du voyage se révèle être une intéressante tranche de vie.
Le succès du film tient beaucoup à sa jeune interprète, dix ans au moment du tournage, qui livre une impressionnante prestation. Il ne s’agit certes point d’un rôle de composition pour elle mais elle fait preuve également d’un talent naturel dans les scènes écrites. La caméra la suit entre l’école pour gens du voyage, où l’absence de son père lui pose des problèmes, les corvées d’eau, ses rêves d’une vie meilleure devant une boutique de robes de mariée, ses rencontres avec les membres des autres communautés ethniques de Dublin, ses relations avec les autres membres de sa famille et les visites des services sociaux. Sa mère voudrait qu’elle aille dans une école pour sédentaires, où elle pourrait repartir de zéro vu que personne ne connaîtrait son histoire, mais l’administration n’est pas facile à assouplir. Tout comme lorsqu’il s’agit de reloger la famille, la seule option offerte est certes une maison mais située dans un quartier difficile de la ville où personne ne veut vivre. Comme la maman refuse, la famille est délogée quelques centaines de mètres plus loin, hors des limites de la ville. Le problème de la maison est ainsi réglée et peu importe si les nouveaux voisins sont des rats et si le point d’eau le plus proche est à cinq cent mètres. L’Irlande, qui connaît pourtant une certaines prospérité économique, a toujours un problème avec sa population des gens du voyage et les perspectives d’avenir pour les jeunes sont limitées par cette discrimination. La maman de Winnie voudrait juste que sa fille puisse étudier dans de bonnes conditions et vivre dans une maison dans le quartier où elle a toujours vécu.