Paul
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États-Unis, 2010
De Greg Mottola
Scénario : Nick Frost, Simon Pegg
Avec : Nick Frost, Bill Hader, Simon Pegg, Seth Rogen, Kristen Wiig
Photo : Lawrence Sher
Musique : David Arnold
Durée : 1h42
Sortie : 02/03/2011
Depuis 60 ans, Paul, un extra-terrestre, vit sur terre et collabore avec le gouvernement américain. Il se cache à l'abri des regards dans une base militaire ultra secrète... Paul est à l'origine de tout ce qu’on a pu imaginer sur les extra-terrestres, du merchandising aux scénarios de Rencontres du troisième type, E.T. ou encore X-Files. Hélas pour lui, maintenant que le gouvernement américain lui a soutiré toutes les informations intéressantes sur la vie extra-terrestre, il décide de se débarrasser de lui. Paul réussit alors à s'échapper et tombe nez à nez avec deux adolescents attardés fans de science-fiction qui sillonnent les États-Unis en camping car. Paul les convainc de l'emmener avec eux et de l'aider à quitter la terre. La tâche s’avère d'autant plus difficile pour nos deux "héros du dimanche" qu'ils sont poursuivis par un flic implacable assisté de deux pieds nickelés du FBI...
THE GEEKS FILES
Bon au moins maintenant on sait où est le talent. Que l'on ne s'y méprenne pas, ce film écrit et interprété par Pegg & Frost, le duo de comédiens à l'honneur des deux premiers films d'Edgar Wright, est fort sympathique. Cependant, on n'y retrouve jamais l'intelligence du traitement qui est fait de la culture geek par Wright, la digestion des influences, l'habileté des références. Ne parlons même pas de la mise en scène qui, si elle fait son travail, reste globalement inintéressante. Disons qu'au final, malgré la présence du tandem comique, Paul rappelle davantage Jay & Bob contre-attaquent que Shaun of the Dead ou Hot Fuzz. Cela dit, ce télescopage transatlantique de comiques est assez amusant. Wright confie le rôle-titre de Scott Pilgrim à Michael Cera, principal interprète de Supergrave, tandis que le réalisateur de ce dernier récupère les acteurs fétiches du premier. On retrouve également un bon nombre d'habitués de la galaxie Apatow et, finalement, on n'est pas étonné de voir que la caractérisation s'inscrit ici davantage dans de la comédie US classique, avec ses seconds rôles un peu loufoques (à la Supergrave ou Délire Express) que dans l'humour british et décalé auxquels nous ont habitués Pegg et Frost (et Wright). On remarque plus de facilités dans l'écriture (de l'humour, des personnages, des situations), et cela s'en ressent par exemple pour les séquences émotionnelles qui n'ont pas la force voulue. Néanmoins, l'ouvrage ne démérite pas non plus. Dans le genre du gros festival geek qui commence au Comic-Con et se termine avec l'un des 1001 hommages à Spielberg du film, en passant par nombre de répliques trahissant les principales influences du film (comme, par exemple, Les Blues Brothers, auquel on n'aurait pas forcément pensé au premier coup d'œil), c'est 100% plaisir. La manière dont est géré le personnage de Paul est assez plaisante, notamment par le biais d'une caractérisation délibérément rendue pas très particulière : son acceptation immédiate par les deux nerds fans de SF, les quelques détails "métafilmiques" vis-à-vis de son apparence ou de ses pouvoirs, etc. Et même sa voix lui donne son principal trait de caractère qui, finalement colle parfaitement, alors qu'à la base, la voix gutturale de Seth Rogen, à présent bien associée à son physique, dénote avec le corps de petit gris de Paul (et la France de nous prouver une fois de plus son avilissement commercial en faisant doubler le personnage par Philippe Manoeuvre). Des cameos sympas, des clins d'œil qui osent les références obscures, et un duo en très bonne forme finissent de faire de Paul un bon moment même si l'ensemble ne se mesure pas à la qualité de ses prédécesseurs.
