Parfum de violettes
Perfume de violetas, nadie de oye
Mexique, 2000
De Maryse Sistach
Scénario : José Buil, Maryse Sistach
Avec : Ximena Ayala, Nancy Gutiérrez, Arcelia Ramirez, Maria Rojo
Durée : 1h30
Sortie : 17/12/2003
Yessica, qui vit avec sa famille dans une banlieue pauvre de Mexico, se lie d’amitié avec Miriam, qu’elle côtoie en classe. La cruauté des jours sombres s’oublie dans l’enivrement du parfum de violettes.
LAURIER NOIR
Passionnée d’anthropologie, la réalisatrice Maryse Sistach a des précédents de documentariste qui font à la fois le poids de plomb et les ailes plumées de Parfum de violettes. Dans sa chronique âpre des rues des faubourgs mexicains, Sistach se penche plus particulièrement sur le destin des femmes qui les peuplent et s’accrochent à leurs prises avec les dernières forces rageuses de leurs ongles usés. Le film tire beaucoup de cette énergie, de la force de son interprétation et de la violence crue de son sujet. Sa poésie naïve s’imbrique dans l’univers encore enfantin de ses deux jeunes personnages principaux plongés trop tôt dans la fosse aux requins de l’extérieur, à peine sortis de leurs nids dont la déco mexicaine surcolorée tranche avec les sombres sentiments qui suintent de toutes parts. La poussière étouffe, le soleil brûle et le maquillage coule: Sistach guette l’injustice et la tragédie quotidienne avec une belle véracité. La réalisatrice n’évite cependant pas quelques écueils du réel à la caméra atteinte du syndrome de Parkinson, et se fourvoie quelque peu dans une utilisation de la bande sonore du plus mauvais goût, même si le but est compréhensible (violence sexuelle sur d’ignobles morceaux de rock mexicain). Des faux pas qui font de Parfum de violettes un film à l’image de ses héroïnes: passionné mais maladroit, d’une subtilité discutable mais foncièrement attachant.