Paranoïak
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Disturbia
États-Unis, 2007
De D.J. Caruso
Scénario : Carl Ellsworth
Avec : Matt Craven, Shia LaBeouf, David Morse
Durée : 1h44
Sortie : 22/08/2007
Après avoir frappé un professeur, Kale est assigné à la prison à domicile pour trois mois. Privé de ses loisirs, il se prend alors à épier ses voisins et se met à soupçonner l’un d’eux d’être un tueur en série.
SHIA MALIN
Pour les quelques rares spectateurs intrigués par Salton Sea, le premier long métrage de D.J. Caruso, et qui n’avaient pas désespéré malgré le mauvais Taking Lives et l’insignifiant Two for the Money, Paranoïak est une récompense. Malgré son titre français qui témoigne une fois de plus de la débilité des distributeurs, le film n’a rien de la vulgarité qu’on pourrait lui prêter. Tout commence lorsqu’après avoir lu le scénario, nul autre que Steven Spielberg lui-même appelle Caruso pour lui proposer ce manuscrit qu’il estime pile dans ses cordes. En acceptant de réaliser cet original mélange entre teen movie et thriller, Caruso sauve sa carrière et signe un Fenêtre sur cour light, classique mais efficace. Porté par son acteur principal, le jeune Shia LaBeouf (aperçu en sidekick comique dans I, Robot ou encore Constantine ainsi que diverses comédies pour les plus jeunes), Paranoïak suit Kale, un adolescent condamné à trois mois de prison à domicile et qui, pour tromper son ennui, va s'intéresser de près à la vie de ses voisins. Le slogan sur l’affiche dit: "Et si votre voisin était un serial killer?". De ce postulat de départ, le scénario développe une tension exploitant au mieux les contraintes imposées par le pitch (personne ne croit l’ado rebelle, il ne peut s’aventurer hors de chez lui) mais aussi par les progrès technologiques ennuyeux pour le genre (Internet, caméra numérique, téléphones cellulaires omnipotents). Le réalisateur prouve également son talent dans une longue exposition qui s’avère être ce qu’il y a de plus réussi dans le film. En cernant vite l'univers après une introduction très forte, qui fait preuve à la fois d’humour et d’une certaine noirceur qu’on aurait cependant aimé voir approfondie, il peut davantage traiter de la psychologie de son protagoniste, en pleine crise d’adolescence et enclin au voyeurisme (comparant l’observation de ses voisins à de la télé-réalité). Thriller sympathique en somme, Paranoïak est aussi (avec l’indépendant et inédit A Guide to Recognizing Your Saints) le film de la révélation LaBeouf, bientôt propulsé star de blockbusters avec Transformers et le prochain Indiana Jones.
