Paprika

Paprika
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Paprika
Japon, 2006
De Satoshi Kon
Scénario : Satoshi Kon, Seishi Minakami
Avec : Toru Furuya, Megumi Hayashibara, Katsunosuke Hori, Kôichi Yamadera
Durée : 1h30
Sortie : 06/12/2006
Note FilmDeCulte : ****--

Grâce à une nouvelle technologie, il est désormais possible de s’introduire dans le monde des rêves afin de sonder les tréfonds de l’inconscient. Lorsque l’une des machines permettant ce voyage est subtilisée, le Dr Atsuko Chiba, via son alter ego Paprika, se lance dans une enquête débridée.

LE MASQUE DU DEMON

De film en film, les masques et les univers mentaux nourrissent un fil conducteur dans l’œuvre encore jeune de Satoshi Kon. Du vertigineux polar schizophrène (Perfect Blue) au récit de la vie d’une actrice dont les rôles se confondent à l’image (Millennium Actress), du labyrinthe des souvenirs (le segment de Memories que Kon a scénarisé) aux fantaisies travesties d’un autre Tokyo (Tokyo Godfathers), Satoshi Kon exploite toute les possibilités offertes par le cinéma d’animation pour imbriquer les univers, plonger d’une réalité à une autre, poussant une porte grande ouverte à tous les fantasmes. Paprika est son film qui creuse le plus cette approche, explorant les dédales mentaux de ses personnages en illustrant autant de poupées russes à l’écran, rêve dans le rêve, réalité et virtualité d’une même voix. Le jeu en vaut la chandelle mais possède quelques risques: la structure d’enchevêtrements infinis désamorce souvent les enjeux et l’implication, d’autant que le récit, qui pique un sprint ininterrompu du début à la fin (très voisin de celui d’un Millennium Actress) est un peu brouillon.

REVES

Le dernier Satoshi Kon est pourtant, malgré ses défauts, une œuvre unique, une orgie visuelle proprement incroyable qui a trouvé sa place à part dans la sélection du dernier festival de Venise. Paprika orchestre un cortège de démons à la façon d'un Pompoko, mais en plus fou et plus baroque, divin carnaval qui semble durer tout le long du métrage, chaos enivrant entrecoupé de rêveries à l'imaginaire absolument intarissable. Le résultat, fabuleux, ne se limite jamais à l’illustration, grâce à une mise en scène particulièrement ample et énergique. Kon se fait Lewis Carroll high tech, et la seule frustration réside dans les limites de ses acrobaties – l’exercice formel est étourdissant mais manque parfois d’unité, ou de chair, un supplément d’âme moins funambule. Reste le festin de séquences visuellement soufflantes, chocs des titans ou nippones customisées par un opérateur téléphonique, peau de serpent abandonnée ou géant poupon à la fenêtre – l’introduction dans un cirque avec un tour de magie tient ses promesses très spectacular, spectacular.

par Nicolas Bardot

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