Ouaga Girls

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Ouaga Girls
Burkina, 2017
De Theresa Traore Dahlberg
Durée : 1h22
Sortie : 07/03/2018
Note FilmDeCulte : ****--
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Bien décidées à devenir mécaniciennes, Bintou, Chantale et Dina apprennent le métier à Ouagadougou. Au programme ? Étincelles sous le capot, mains dans le cambouis et surtout, bouleversements joyeux des préjugés : aucun métier ne devrait être interdit aux femmes !

TONNERRE MÉCANIQUE

"Quels sont vos rêves ?" : c'est une question que l'on entend dans Ouaga Girls, c'est une question qui s'adresse à ces jeunes femmes de Ouagadougou - mais c'est bien évidemment une question que l'on pourrait poser à toutes les filles du monde. Les filles que filme la réalisatrice suédoise Theresa Traore Dahlberg, elle-même d'origine burkinabée, ne sont pourtant pas tout à fait comme les autres filles du monde puisque celles-ci s'apprêtent à devenir mécaniciennes. Ce qui pourrait constituer le pitch d'une comédie se jouant des stéréotypes est en fait un documentaire qui a les deux pieds dans un réel bien concret.

A plusieurs reprises résonne dans le film la radio qui parle de la jeunesse de la population du Burkina Faso, de son importance dans le pays et de ses difficultés à trouver un emploi. Certaines filles sont bien décidées à devenir mécaniciennes dans Ouaga Girls, d'autres en fait aimeraient faire plusieurs choses à la fois - chanteuse ou actrice. Le documentaire confronte avec sensibilité les chimères (et on y chante même quand on chante un peu faux) et les questions posées par la survie au quotidien. Ce sont aussi des questions féministes que Ouaga Girls explore, se confrontant à la circonspection des garçons et racontant en quoi, et en creux, le désir d'indépendance de ces femmes peut faire peur.

La force de Ouaga Girls est qu'il n'y a jamais une trace de misérabilisme dans le regard porté par la réalisatrice. Certes, on parle de jeune mère en situation précaire, de familles affaiblies, du fantôme d'une mère disparue, mais on parle aussi et surtout de cet endroit où la force se trouve. Ouaga Girls est sur ces femmes, ces "braves femmes du futur", mais aussi sur un lieu, un monde en mouvement, la ville qu'on traverse sur un scooter. Les élections se préparent sans qu'on ne sache si on y prête vraiment attention - dans une habitation, on croise un portrait d'Obama comme un signe de lointain espoir accroché au mur. Ouaga Girls a comme on l'a dit les deux pieds dans le réel, mais aussi dans la vie qui palpite, avec ses nuances et son bouillonnement. C'est un beau portrait au propos galvanisant et aux héroïnes attachantes.

par Nicolas Bardot

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