The Other Side of Sleep

The Other Side of Sleep
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Other Side of Sleep (The)
Irlande, 2011
De Rebecca Daly
Scénario : Rebecca Daly, Glenn Montgomery
Avec : Antonia Campbell-Hughes
Photo : Suzie Lavelle
Durée : 1h31
Note FilmDeCulte : **----
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Somnambule depuis son enfance, Arlene travaille dans l'usine de la petite ville Irlandaise dans laquelle elle a grandi. Lorsqu'une jeune femme est retrouvée morte dans les bois, Arlene est replongée dans la disparition de sa mère, vingt ans plus tôt. De plus en plus attirée par la famille de la victime - le petit ami soupçonné, la sœur endeuillée - Arlene se barricade chez elle la nuit et se prive de sommeil. Au plus profond de cette tourmente émotionnelle, rêves et réalité commencent à se confondre, tandis que la petite communauté recherche le tueur.

SOMMEIL TROMPEUR

Premier film de la réalisatrice irlandaise Rebecca Daly, The Other Side of Sleep fut à l’origine un court-métrage, passé par la Cinéfondation de Cannes. C’est sous sa version longue qu’il est cette année présenté à La Quinzaine des réalisateurs. Il y a un malentendu à éclaircir d’emblée au sujet du film : celui du pitch ci-dessus qui présente le somnambulisme de son héroïne comme l’angle principal du récit. C’est n’est pas bien grave mais c’est faux. Cette caractéristique n’est quasiment jamais traitée autrement que comme un simple détail (à coté duquel il est facile de passer) sans doute histoire de ne pas surligner encore plus le coté déjà labyrinthique de son récit laissé à l’interprétation du spectateur. Car tout ce qui se passe dans le film est en effet vu et ressenti à travers le prisme de cette jeune fille qu’on devine certes « à part » et fragile (pour ne pas dire complètement à l’ouest), mais soyons clairs, The Other Side of Sleep serait exactement le même film si elle dormait normalement, et ce détail explicatif semble surtout servir du coup de joker bien pratique pour distinguer ce qui est vrai de ce qui est fantasmé.

C’est en effet au spectateur d’assembler au fur et à mesure, avec sa propre intuition, les différentes pièces de ce récit rêche et trompeur. Ce genre de construction scénaristique à l’équilibre fragile repose en général énormément sur son dénouement, le moment où l’on prend du recul et où l’on voit si ce qui a été assemblé fait enfin sens. Or le pari (sacrément casse-gueule et gonflé) du film, c’est justement de laisser le dénouement hyper-ouvert, sans réponse. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi mais ça devient très frustrant quand le récit a auparavant pris la confusion de l’héroïne comme prétexte à une perpétuelle opacité de son récit. On cherche effectivement pendant tout le film a deviner le lien qu’il peut bien y avoir entre Arlène et cette fille morte, et à force de fausses pistes, de contradictions, de faux-indices, de stagnation, le scénario se tire un peu une balle dans le pied en n’offrant à la fin aucune porte de sortie, aucun début d’éclaircissement. Évoquer une piste fantastique en disant que rêve et réalité se mélangent serait un compliment un peu généreux pour un tel film, car cela reste surtout de l’ordre de l’intention. Difficile d’échapper, dans le cadre de la Quinzaine, à la comparaison avec l’épatant et similaire Code Blue, dont de simples effets de montage suffisaient à créer efficacement une dimension fantastique.

par Gregory Coutaut

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