Oseam
Corée du Sud, 2004
De Sung Baek-Yeop
Scénario : Sung Baek-Yeop, Choi Min-Yong, Lee Seo-Gyung d'après d'après l'oeuvre de Jeong Chae-Bong
Avec : Sohn Jong-Hwan, Yoon-seok Kim, Park Sun-Young
Musique : Kang Ho-Jung
Durée : 1h15
Sortie : 22/09/2004
Après le décès de leur mère, Gil-Sun et Gamie, sa grande soeur aveugle, trouvent refuge dans un monastère. Turbulent, en manque d'affection, le petit Gil-Sun part pour un long voyage initiatique dans l'espoir de communiquer avec sa mère par la pensée...
QUAND J'AVAIS CINQ ANS...
Inspiré d'un best-seller de la littérature enfantine, Oseam ("le temple des cinq ans") réduit à néant les belles promesses de fable éthérée et d'escapade zen. Sur une trame séduisante - deux orphelins abandonnés à eux-mêmes, un temple bouddhiste, la Mort en berceuse -, Sung Baek-Yeop s'englue dans un désert somnolent, appliqué, ambitieux, mais en permanent déséquilibre. La psychologie des personnages est on ne peut plus rude, les maladresses de réalisation (vaines tentatives de pyrotechnie) ne font que confirmer les craintes. Limité par une animation défaillante, Oseam mise ses derniers jetons sur le dénuement, l'art du détail et des blancs, à l'instar d'un Printemps, été, automne, hiver... et printemps de Kim Ki-Duk. Mais le dur apprentissage de la vie et de ses contrariétés abuse de grelots irritants, jusqu'à une fin audacieuse mais bâclée. Les enfants ont beau s'impatienter, dénoncer l'égoïsme et l'injustice, leurs malheurs n'ont aucune véritable résonance. Le conte philosophique de Jeong Chae-Bong aurait mérité un traitement moins brutal, Sung ne réussit jamais à envoûter, ni à faire pâlir l'étoile d'un Isao Takahata (nulle comparaison possible avec Le Tombeau des lucioles). A l'arrivée, on regrette moins les hésitations formelles que l'indifférence dans laquelle se noient Gil-Sun, Gamie et les moines... Sous la neige, dans la solitude d'un temple, un enfant a entrevu le sublime, mais Oseam ne se fait l'écho que d'un pensum anémié et peu inspiré.