Osama
Afghanistan, 2003
Scénario : Siddiq Barmak
Avec : Marina Golbahari, Arif Herati, Nader Khwaja, Zubaida Sahar
Durée : 1h23
Sortie : 24/03/2004
L’Afghanistan tombe aux mains des Talibans. Une fillette de douze ans vit seule avec sa mère et sa grand-mère. Pour survivre, elle doit se travestir et devenir un petit garçon comme les autres.
RIEN SUR BEN LADEN
Premier long métrage produit en Afghanistan après la chute des Talibans, Osama est un témoignage choc sur l’horreur d’un régime dirigé par des fanatiques religieux. Ancien aide de camp du Commandant Massoud, Siddiq Barmak a souhaité mettre en images l’histoire vraie que lui a raconté un vieux professeur, celle d’une petite fille de douze ans, contrainte malgré elle de se déguiser en petit garçon pour éviter la barbarie des hommes. Le seul crime qu’elle a commis est d’être née du mauvais côté de la barrière, et de bientôt provoquer le désir du sexe fort… En dépit de quelques afféteries narratives, on est souvent interloqué par la violence édifiante des images. De la manifestation des femmes voilées matée dans le sang à l’endoctrinement des jeunes garçons à l’école coranique, Siddiq Barmak détaille les mécanismes d’un totalitarisme effrayant qui a conduit une partie de la population à l’esclavage. Il évoque aussi les cicatrices d’un pays qui, après une longue guerre contre l’URSS, fut abandonné aux mains de maîtres de guerres sanguinaires. De nombreux combattants sont morts face aux troupes soviétiques, laissant des femmes et des enfants livrés à eux-mêmes. Les Islamistes embrigadent les orphelins et les transforment en chair à canon prêts à être sacrifiés, leur infligeant un véritable lavage de cerveau. Difficile d’oublier le regard de Marina Golbahari, la jeune actrice qui incarne avec force l’héroïne innocente dont la vie va bientôt basculer dans la terreur. Tourné uniquement avec des non professionnels, Osama a la puissance d’un documentaire pris sur le vif. Impossible de ne pas établir un lien avec The Magdalene Sisters de Peter Mullan ou Kadosh d’Amos Gitaï. Et de penser que, quelque soit la religion pratiquée, l'intégrisme provoque toujours la négation de l'identité féminine.