Orlan, carnal art
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Orlan, carnal art
France, 2001
De Stéphan Oriach
Scénario : Stéphan Oriach
Durée : 1h15
Sortie : 14/05/2003
Le corps comme nouvelle expression artistique: exploration d'Orlan, au fil de ses performances et opérations.
CECI EST MON CORPS
L'appartenance du travail d'Orlan, fait entre autres de samples d'œuvres classiques ou de body art, est ambivalente: il s'agit à la fois d'une œuvre universelle mais également d'un regard sur notre époque en particulier. Le création sur le corps recomposé et réincarné pose l'art comme une tentative d'immortalité dans sa conception la plus classique. Mais cette façon de manipuler l'image (et par là même l'identité) est en connexion directe avec la société judeo chrétienne dans laquelle elle vit, où l'apparence est devenue reine: chez Orlan, la chirurgie devient un nouveau moyen artistique dans une optique politique. Orlan questionne les critères de beauté selon les cultures et le rapport à l'image dans ce qu'il a d'universel, les liens creusés entre l'identité et l'apparence, tout ceci en prenant à contre pied l'utilisation actuelle de la chirurgie esthétique. En cela, sa démarche est des plus passionnante et ce documentaire possède un objet de premier intérêt. En ne lui donnant que peu la parole au profit de sentencieux commentateurs, Oriach affaiblit son regard tout en justifiant le concept artistique de Orlan, filmée comme un objet d'art. Les meilleurs moments du film sont pourtant ceux où elle prend la parole pour parler de ses performances. La mise en scène de Oriach demeure fonctionnelle alors qu'elle aurait pu elle-même servir le questionnement quant à l'image tel qu'on pu le faire des artistes vidéo comme Bill Viola ou Gary Hill. Un tel objet aurait mérité un autre traitement, le bon point étant malgré tout de pénétrer ici l'œuvre d'une artiste rare, icône religieuse pop, décalée et parfaitement en phase avec son époque.
