Or noir

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Or noir
France, 2011
De Jean-Jacques Annaud
Scénario : Jean-Jacques Annaud, Menno Meyjes
Avec : Antonio Banderas, Tahar Rahim, Mark Strong
Photo : Jean-Marie Dreujou
Musique : James Horner
Durée : 2h09
Sortie : 23/11/2011
Note FilmDeCulte : ***---
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Cette grande fresque épique située dans les années 30 au moment de la découverte du pétrole, raconte la rivalité entre deux émirs d’Arabie et l’ascension d’un jeune Prince dynamique qui va unir les tribus du royaume du désert.

UN PROPHETE

On avait laissé Jean-Jacques Annaud il y a quatre ans sur le navet Sa Majesté Minor, le genre de fiasco qui coule des carrières, et c'est donc avec une certaine méfiance qu'on appréhendait son retour dans les salles et au genre de "grand cinéma" qui a fait jadis sa réputation. Après deux films plus légers, le cinéaste revient à l'ambition de Sept ans au Tibet ou Stalingrad avec cette fresque aspirant à une dimension épique et un sujet chargé en politique et en religion. Forcément, le spectre de Lawrence d'Arabie ou, dans une moindre mesure, le plus récent Kingdom of Heaven plane sur cette tentative de la part d'Annaud et malheureusement, jamais le film ne peut se mesurer à ses illustres aînés. La faute en partie à un récit qui paraît bien précipité et simplifié. Il y a tout d'abord ce premier acte qui fait très peur, enchaînant à toute allure des séquences qui ne dépassent pas les deux minutes, trop pressé dans son exposition qui se fait par le biais d'archétypes et de dialogues didactiques. Entre le surjeu d'Antonio Banderas, caractérisé comme sultan bling bling, et le ton maladroit de certaines séquences, cette entrée en matière ne rassure pas et annonce un film manquant cruellement de poids malgré le sujet abordé.

Par la suite, dès lors que le scénario prend davantage le temps de se consacrer à ses personnages - notamment dans la relation entre Tahar Rahim, tout de même mal à l'aise en anglais, et Mark Strong, encore une fois impérial - et à son propos, Or noir parvient à redresser la barre, offrant même quelques morceaux de bravoure, comme cette première bataille dans le désert contre des véhicules armés. Mais c'est surtout dans le fond que l'ouvrage s'avère intéressant, symbolisant au travers de son jeune protagoniste un discours cherchant à unir les fondements de l'islam, qui apparaît ici sous une forme respectueuse, et la modernité que représentent la science et le pétrole. Toutefois, si les intentions sont nobles et que les efforts sont visibles, le résultat paraît finalement un peu lisse, à l'instar de la bande originale de James Horner. Tout va trop vite. Certains personnages ne font que passer (Freida Pinto hérite encore d'un rôle de potiche) et l'histoire n'est jamais portée par le souffle qu'elle mérite. Le puits était profond mais reste sous-exploité.

par Robert Hospyan

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