Omar m’a tuer

Omar m’a tuer
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Omar m'a tuer
France, 2011
De Roschdy Zem
Scénario : Olivier Gorce, Roschdy Zem
Avec : Sami Bouajila, Maurice Bénichou, Denis Podalydès, Salomé Stévenin
Photo : Jérôme Alméras
Musique : Alexandre Azaria
Durée : 1h25
Sortie : 22/06/2011
Note FilmDeCulte : ***---
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Juin 1991. Le jardinier marocain Omar Raddad est écroué pour le meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal. Il nie les faits, mais des lettres de sang l’accusent…

ACCUSATIF PASSE

Sami Bouajila réussit une belle transformation en campant un Omar Raddad attachant et déroutant. Roschdy Zem, dont c’est le deuxième film après Mauvaise foi, a l’intelligence de montrer Omar dans tout ce qu’il peut avoir d’opaque. Parlant à peine le français, muré dans une étrange neutralité, il devient par moments un effet Koulechov vivant sur lequel personne ne se gêne de projeter une culpabilité. Les scènes où il ose enfin clamer son innocence, hurler sa rage, n’en sont que plus fortes. Si le film ne s’était résumé qu’à ce portrait, Omar m’a tuer serait devenu une honnête chronique d’erreur judiciaire, anticipant de quelques mois le Présumé coupable de Vincent Garenq sur l’affaire Outreau. Le hic, c’est que Zem et son co-scénariste Olivier Gorce enveloppent le calvaire de Raddad d’une contre-enquête menée par le romancier Jean-Marie Rouart. Campé par Denis Podalydès, et renommé pour le film Vaugrenard (pourquoi ?), ce dandy de droite s’investit corps et âme pour prouver l’innocence du jardinier marocain. Malheureusement, le film semble avoir été charcuté au montage et cette investigation en amateur ne sert plus que de véhicule pour exposer les errements de l’enquête contre Omar. Il y avait pourtant de belles choses à tirer de cette rencontre inattendue entre « deux êtres que tout oppose ». Et pénétrer plus avant la psychologie de ce justicier improvisé aurait permis d’orienter le récit dans une veine plus trouble. On en ressort en se disant que le grand film de contre-enquête, sur un homme dévoré par l’obsession, aveuglé par la conviction et le doute… ce film là est encore à faire.

par Liam Engle

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