Odete
Portugal, 2005
De Joáo Pedro Rodrigues
Scénario : Paulo Rebelo, Joáo Pedro Rodrigues
Avec : Joao Carreira, Carloto Cotta, Ana Cristina de Oliveira, Nuno Gil, Teresa Madruga
Durée : 1h41
Sortie : 11/01/2006
Rui doit faire face à la mort de son jeune amant, Pedro, qui lui a été arraché par un accident de voiture. C’est alors qu’apparaît Odete, patineuse-vendeuse qui déclare porter l’enfant du défunt.
LES NOCES FUNEBRES
Cinq ans après le pachydermique O Fantasma, Odete, qui aurait pu porter le même titre, s’attache à une narration plus conventionnelle autour des fantômes d’un amour qui refuse de faire son deuil. Où la pluie continue à tomber sur le trottoir, quand les comprimés blancs pour s’endormir sont éparpillés sur le lit un peu vide. Le récit est tranché en deux, l’un, aux drames artificiels et aux symboles de plomb, relit péniblement son Vertigo du point de vue d’une paumée qui pose sur ses épaules fragiles les anciens vêtements d’un défunt pour s’y réfugier, quand elle ne s’endort pas dans un cimetière, comme une réminiscence de la décharge d’O Fantasma. L’autre, plus touchant, narre l’affliction d’un amoureux plongé dans une solitude qui lui dévore sa peau nue, poupon au corps bodybuildé que Rodrigues encense comme il canonise en début de film le dos et la chute de reins d’un Adonis statufié. Le réalisateur trempe alors son film dans un érotisme dont l’éclat se heurte à la glace de la rupture ou de la mort comme des poupées dans un crash automobile. Dommage qu’Odete ne s’embarrasse d’une mise en scène parfois appuyée, ou d’une fin surlignée, à la limite du ridicule, là où le trajet silencieux d’une alliance donnait le 'la' sur ce qu’il advient des cœurs broyés.