Nurse

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Nurse
États-Unis, 2014
De Douglas Aarniokoski
Avec : Paz De la Huerta
Durée : 1h20

Note FilmDeCulte :

Le jour, elle est Abby Russell, une douce infirmière ; le soir, elle fait le tour des nightclubs, entrainant les hommes infidèles sur la route de liaisons dangereuses. Lorsque Danni, une infirmière débutante et sensible, rejoint l’équipe d’Abby, elles deviennent de très proches amies. Mais quand cette amitié tourne à l’obsession, Danni rejette Abby qui devient alors une furie prête aux pires excès...

SOINS INTENSIFS

Nurse 3D, c’était d’abord une affiche. Avant même que le tournage ne débute, un premier visuel d’une Paz de la Huerta sculpturale, totalement nue, recouverte de sang. Du sang sur des seins : la recette est connue et inaltérable. Appâté par la promesse de Sexyzap, le net s’est rapidement enflammé jusqu’aux rumeurs les plus juteuses (Dita Von Teese devait par exemple apparaître dans le film). Une fois tourné, il a fallu attendre deux ans pour voir ce Nurse 3D, essentiellement sorti en DVD. Bouillie juste digne du direct-to-video ? Oui. Et non.

Certes, l’écriture à la truelle et la psychologie des personnages dans Nurse 3D sont aussi subtiles qu’un tweet de Nadine Morano. Nurse 3D débute en wannabe-girl power féministe pour partir en aquaplaning et raconter une histoire de lesbienne perverse comme on n’osait plus en faire depuis 25 ans. Et il faut évidemment noter la performance en direct de Saturne d’une Paz de la Huerta prête à tituber à chaque scène comme dans le clip de Lana Del Rey. L’actrice réussit la performance de jouer son personnage avec la même paralysie faciale que celle que vous avez quand le dentiste vous met un anesthésiant dans la gencive qui vous fait baver - mais elle ne bave pas - et a pour mission d’être sexy avec un Champignou sur la tête et un maquillage "tartine de terre glaise" de chanteuse azérie à l’Eurovision. Sa prestation seule mérite le détour.

C’est ce réjouissant arrière-goût bis, vulgos et décomplexé qui rend Nurse 3D très appréciable. Ce All-you-can-eat buffet de nudité gratuite (car telle la fleur sauvage, Paz ne porte jamais de culotte et s’offre généreusement en full frontal) et de violence gratuite (tuons n’importe quoi, n’importe comment) atteint dans son dénouement un certain sommet de plaisir coupable : un film érotique d’infirmière tueuse, à l’image d’un film de bonne sœur tueuse ou de requin tueur, ne peut pas totalement être mauvais. Même si, bien sûr, ça n’est pas du Bela Tarr.