Numéro 9
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9
États-Unis, 2008
De Shane Acker
Scénario : Shane Acker, Pamela Pettler
Avec : Jennifer Connelly, Crispin Glover, Martin Landau, Christopher Plummer, John C. Reilly, Elijah Wood
Photo : Giles Keyte
Musique : Danny Elfman, Deborah Lurie
Durée : 1h20
Sortie : 19/08/2009
Dans un futur proche, la Terre a été ravagée par une grande guerre entre les hommes et les puissantes machines qu'ils avaient créées. Sachant l'humanité condamnée, un scientifique crée neuf petites créatures, fragiles et sans défense, à partir d'objets divers ramassés dans les décombres. Incapables de s'opposer aux machines, ils ont formé une petite communauté survivant au jour le jour dans les décombres. Mais le dernier né de cette famille, le Numéro 9, a une mission. Il détient en lui la clé de leur survie et devra convaincre ses camarades de quitter leur refuge de fortune pour s'aventurer au coeur du royaume des machines. Ce qu'ils vont découvrir en chemin représente peut-être le dernier espoir de l'Humanité.
CE MONDE EST A NOUS…
Il est des héros qui refusent d’être un numéro et d’autres qui le portent fièrement en bandoulière. Les personnages de Numéro 9 sont de ceux là. Des créatures recyclées avec plus de chair, de profondeur et d’âme que bien des acteurs en chair et en os. C’est bien de l’âme qu’il s’agit ici. Celle qui manque au Cerveau, la plus abominable des machines qui, après avoir été à son service, va exterminer l’espèce humaine. Ils ne seront pas de trop de neuf, ces suppléments d’âme, pour en venir à bout. Tous aussi différents que l’on puisse l’être, ils sont complémentaires (le chef, le savant, la mémoire, l'ami fidèle, la clé du mystère, la guerrière, le gros-bras sans cervelle mais au grand courage, le messie) et représentent l’humanité dans sa diversité. 9 étant le déclic, celui qui va faire basculer l’histoire. Il débarque dans un monde post-apocalyptique dans lequel seuls ses semblables et la Bête, monstre machine à l’unique œil rouge, survivent encore. En opération de sauvetage accompagné de 5 pour tirer 2 de ses griffes d'acier, il commettra l’irréparable et scellera son destin et celui du monde.
… IL SERA CE QUE NOUS EN FERONS
Le premier long métrage de Shane Acker n'est rien de moins qu’un émerveillement. Ce n’est pas le premier film post-apocalyptique et les références à Terminator, Mad Max, Wall-E sont évidentes, tout comme certains monstres sont clairement des cousins germains de ceux de La Guerre des étoiles mais toutes ces sources d'inspiration sont digérées, intégrées à l’histoire et un souffle nouveau d’une incroyable fraîcheur, et inventivité, rend le film inédit. La grande force de Numéro 9 vient des personnages. Tout comme pour Wall-E, c’est la somme des petits détails qui fait la différence et ici aussi tout est prétexte à ingéniosité. Petit ou grand numéro, ils apportent tous leur pierre à l’édifice et font vivre chaque scène car ils ont une vraie présence et une vraie personnalité. Action, humour, suspense, émotion, les 80 minutes du métrage sont un festival de moments qui tiennent le spectateur en haleine... quand il n’est pas bluffé par la beauté d’un plan (1 assis de dos contemplant l’usine en flamme dans un arrière plan flou ou encore ce magnifique travelling après l’explosion de l’usine exposant les personnages dans la gloire de la fin de bataille). Sans parler du très beau travail sur les sons, de la musique de Danny Elfman qui portent littéralement les images, et une mention spéciale pour la VF qui est très réussie. Ajouter en cerise sur le gâteau un message qui donne à réfléchir pour une fin au goût amer : l’humanité vaincra mais laissera des forces dans la bataille.
