Nous, les vivants
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Nous, les vivants parle de l'Homme, de sa grandeur et sa misère, sa joie et sa tristesse, sa confiance en soi et son anxiété. Un Homme dont nous voulons rire et pleurer à la fois. C'est tout simplement une comédie tragique ou une tragédie comique à notre sujet.
SOURIS PUISQUE C’EST GRAVE
Sept ans après ses Chansons du deuxième étage, le Suédois Roy Andersson ne change pas sa formule qui marche avec Nous, les vivants. Soit une succession de tableaux pratiquement tous en plan fixe, traquant le pathétique rigolo de scénettes sous ciel gris et chargé, mélodie suicidaire et pourtant hilarante grâce à son sens du détail absurde et profondément humain qui surgit clopin-clopant dans un cadre hypnotique. La ritournelle d’une bikeuse saoularde en mal de bécane pour se barrer de son pays de merde, les pleurs d’une instit’ nigaude ou la répétition en solo d’un gus adepte de la grosse caisse sont à peu près tous aussi irrésistibles dans le registre du désespoir drolatique, condition humaine à l’implacable rythmique, et grand angle dénudé de toute lumière. Derrière l’humour dépressif, Andersson poursuit son portrait d’une humanité chancelante et vulnérable, à travers son esthétique pub aux antipodes de tout bonheur Ikea. Alors certes oui, le résultat sent un soupçon la redite, mais qui ne reprendrait pas un peu de rab?
