Nos pires voisins
Neighbors
États-Unis, 2014
De Nicholas Stoller
Avec : Rose Byrne, Zac Efron, Seth Rogen
Photo : Brandon Trost
Musique : Michael Andrews
Durée : 1h37
Sortie : 06/08/2014
À première vue, les jeunes parents que sont Mac et Kelly Radner vivent le parfait rêve américain,avec leur adorable petite Stella et une maison fraîchement (et difficilement) acquise dans un charmant quartier résidentiel. Ce qui n’empêche pas les jeunes trentenaires de se considérer toujours aussi hype et cool. Pourtant, cette nouvelle étape, dans la vie de ces fêtards pas tout à fait repentis, va s’avérer délicate à gérer et les obliger à négocier leur entrée dans un âge adulte pleinement assumé. Quand ils découvrent que leurs nouveaux voisins ne sont autres que les membres fervents et débridés d’une confrérie étudiante, menés par le charismatique Teddy, ils essaient d’abord de s’assurer leur sympathie et leur respect, en tirant le meilleur de cette situation quelque peu inconfortable. Mais la fiesta et les frasques incessantes des étudiants poussent le couple à se montrer plus virulent pour protéger leur territoire et leur tranquillité, et ce qui n’était que des enfantillages dégénère rapidement en un conflit épique de générations.
LA GUERRE DES BROS
Le nouveau film de Nicholas Stoller, jeune cinéaste légèrement surestimé de la famille Apatow, est un sous-Supergrave dont il représente une sorte de suite spirituelle. Le film de Greg Mottola faisait le portrait de l'émancipation de la bromance adolescente vers les premiers émois sentimentaux et une autre sorte de couple, amoureux cette fois-ci, et Nos pires voisins s'intéresse à l'étape d'après, le véritable passage à l'âge adulte, que ce soit via la naissance d'un enfant ou via le diplôme acquis à la sortie des études. Le scénario fait donc l'effort d'incarner son récit mais l'écriture n'est pas vraiment à la hauteur.
Le film met un peu de temps à démarrer vraiment parce que, et c'est louable, le script prend le temps de présenter ses protagonistes - deux jeunes parents qui regrettent leurs vies de jeunes fêtards - et on bascule ensuite dans une succession de saynètes amusantes (pour quiconque aime cet humour gras de teuf, de cul et de défonce) illustrant la "menace" que représente la fraternité étudiante pour le mode de vie des trentenaires. Par la suite, le film essaie tardivement de développer un deuxième arc, articulé autour des personnages étudiants et la nécessité de penser à leur futur après la fac, mais le fait de manière trop didactique. Tout ce que le film veut dire passe essentiellement au travers du dialogue plutôt que de l'action ou de la caractérisation. De plus, bien que la conclusion essaie d'amener cela de façon positive, le propos final demeure quelque peu maladroit dans sa vision un tantinet absolutiste des choses. Au bout du compte, ce que l'on retient du film, c'est la performance surprenante de Zac Efron qui pourrait suivre un parcours à la Channing Tatum, lui aussi racheté par une comédie.