Nos Enfants chéris
France, 2003
De Benoît Cohen
Scénario : Benoît Cohen, Eleonore Pourriat
Avec : Romane Bohringer, Julien Boisselier, Laurence Côte, Mathieu Demy, Mathias Mlekuz, Eleonore Pourriat
Durée : 1h26
Sortie : 02/07/2003
Martin, trente ans, est sur le point de partir en vacances avec sa femme Ariane et sa petite fille Cerise. C'est alors qu'il croise Constance, son amour de jeunesse, elle-même flanquée d'un mari et de deux enfants. Informée des plans de Martin, elle s'incruste chez eux. Ils seront vite rejoints d'anciens amis. Dans cette maison de campagne, problèmes présents et fantômes du passé vont s'entrechoquer.
Après deux essais plutôt bien accueillis (Caméléone et Les Acteurs anonymes), Benoît Cohen garde, pour son nouveau film, la plupart des comédiens du second (Mathieu Demy, Julien Boisselier, Mathias Mlekuz, Fabio Zenoni, Eleonore Pourriat, également sa co-scénariste), auxquels s’ajoutent quelques nouveaux arrivants (Romane Bohringer et Laurence Côte entre autres), formant ainsi une troupe sans doute pour beaucoup dans la réussite de l’ensemble. Entre les relations qui unissent chacun des personnages entre eux et les répliques que ceux-ci s’envoient à travers tout le film, la mécanique du groupe s’avère très efficace. Cernés en une scène et quelques dialogues, les protagonistes paraissent à la fois quelque peu caricaturaux et authentiques. Cohen et Pourriat ont su tirer des stéréotypes l’essentiel pour croquer avec justesse ces trentenaires aux vies variées qui traversent le film.
Bien qu'évoluant dans le milieu conquis de la comédie, l’auteur pèche légèrement dans le développement de son histoire et de ceux qui l’habitent. L'on retiendra notamment la romance qui va renaître entre Martin et Constance, éclatant d’un coup dans la dernière partie du film alors qu’elle semblait stagner au début du film et se diriger vers un non lieu. Ainsi, certaines scènes apparaîtront comme moins naturelles que le reste. La conclusion semble également bancale, dégageant un sentiment d’inachevé. Mais à l’exception de cette fin décevante, le cinéaste parvient à voir juste en ce qui concerne son sujet: les changements capitaux imposés par le mariage et l'arrivée des enfants. Les questions de responsabilités (envers son couple, son conjoint, ses enfants...) imposées par le thème sont traitées avec humour mais aussi avec pertinence. Au final, le réalisateur offre une comédie fraîche et légère qui, comme on le dit banalement, s’imposera comme une alternative aux films de l’été.
En savoir plus
Benoît Cohen, 33 ans, Nos enfants chéris est son troisième film. Après quatre courts-métrage, il réalise en 1996 un polar avec Chiara Mastroianni, Jackie Berroyer et Seymour Cassel qui a le malheur de sortir le même jour qu'Independence Day. Ce sera Caméléone et ses 30 000 entrées. Son deuxième opus, Les acteurs anonymes, a été réalisé dans l'urgence après que le premier financement de Nos enfants chéris ait capoté un mois avant le tournage. 10 000 entrées. Ce troisième film a, lui, enfin trouvé son public: il avait vendu 110 000 billets à la fin de sa première semaine et s'est bien vendu à l'étranger.