Norway of life
Den Bysomme Mannen
Norvège, 2006
De Jens Lien
Scénario : Per Schreiner
Avec : Petronella Barker, Trond Fause Aurvåg, Johannes Joner, Birgitte Larsen, Per Schaanning
Durée : 1h35
Sortie : 28/03/2007
Andréas est conduit dans une ville inconnue où un appartement, un travail, une nouvelle vie l'attendent. Tout irait pour le mieux si le monde alentour ne ressemblait pas à une pièce froide et insipide jouée par des automates dénués de sentiments.
TWILIGHT ZONE
Un arrêt de bus au milieu de nulle part. Terminus pour Andréas. Il ne sait où il est mais est attendu. Une fois arrivé en ville, tout est mis à sa disposition et il ne tarde également pas à trouver une compagne. La vie semble le gâter à une exception près. Son quotidien ne comporte aucune émotion, est absente de goût et d�odeur. Tous ses sens sont en éveil mais ne trouvent aucun écho dans cette nouvelle existence. Tout y est devenu mécanique. Chacun vaque à ses occupations, dont la principale est de s'occuper de son intérieur, sans sembler remarquer ce manque. "Tu t'y feras" ou encore "Vous vous y habituerez" entend-il en réponse à ses questions. Il semble que ce ne soit pas si évident pour tout le monde car un jour il découvre un cadavre dans la rue: suicide. Les autres gens passent à côté sans s'émouvoir du spectacle de cet homme empalé dont les boyaux se répandent sur le trottoir. Andréas va alors tenter de fuir pour se rendre compte qu'il n'y a pas d'issue et encore moins de retour en arrière possible.
Jens Lien dénonce dans son film toute société où les problèmes sont inexistants, où le choix de la prochaine cuisine a remplacé l'amour. Une société où tout est aseptisé, normal, où les gens ne rêvent plus et même l'idée de mort a disparu. Une société qui, dans sa quête de perfection, a perdu toutes les valeurs humaines en route. Il invite ainsi le spectateur à regarder autour de lui et à se questionner sur ses vrais besoins matériels, alors que nous sommes toujours plus invités à un consumérisme grandissant. Est-ce queil sera bientôt normal de manger une nourriture sans saveur? La norme sera-t-elle bientôt de ne plus se souvenir de leodeur du chocolat chaud? Est-il déjà trop tard? Le réalisateur norvégien dresse un constat plutôt négatif de la situation. Pour son second long métrage, qui n'est pas sans rappeler le fascinant monde parallèle de La Quatrième Dimension, il n'hésite pas à se servir du son et d'images chocs pour faire passer son message. Tant et si bien que contrairement aux personnages du film, le spectateur ne devrait pas rester indifférent. Reste à espérer que ce sentiment perdurera longtemps après que les lumières se soient rallumées pour rappeler, si c'est nécessaire, à quel point il est important de fêter nos sens... tant que nous pouvons encore les utiliser.