Nobody's Watching
Nadie nos mira
Argentine, 2017
De Julia Solomonoff
Durée : 1h42
Sortie : 25/04/2018
Nico est un comédien argentin tout juste installé à New York. Dans l’attente de trouver un rôle, il enchaîne les petits boulots pour s’en sortir. Sa vie affective et sociale s’en trouve bouleversée. Quand un ancien amant lui rend visite, tout vacille, l’obligeant à se confronter aux raisons de son exil...
REGARDE LES HOMMES TOMBER
Primé l'an passé au Festival de Tribeca, Nobody's Watching est le nouveau long métrage de l'Argentine Julia Solomonoff qu'on a découverte il y a bientôt dix ans avec son beau film Le Dernier été de la Boyita. Le Dernier été... était un récit d'apprentissage doux-amer, la perte de l'innocence lors d'un été pas comme les autres, et faisait partie de ces films qu'on a le sentiment de connaître avant de les avoir vus... sauf qu'on avait tort. A partir de figures imposées, la réalisatrice parvenait à fêler le déjà-vu et offrir un portrait à la voix singulière et attachante. Nobody's Watching a les mêmes qualités.
Car cette histoire de loser magnifique, de antihéros légèrement vieillissant cherchant non pas à percer à New York mais à y rebondir, on croit l'avoir déjà un peu vue... mais là encore, la sensibilité de la cinéaste fait mouche. Le ton de Nobody's Watching, son tempo, son montage, sont vifs. Dans une ville aussi cosmopolite que New York, Nico, acteur argentin, est pourtant jugé trop roux pour jouer des rôles de Latino. Pas à sa place, comme lorsqu'il se retrouve parmi les nounous dans des squares new-yorkais à essayer d'arrondir ses fins de mois. Malgré quelques touches maladroites de kitsch (comme une séquence de baise triste en backroom), Solomonoff réussit un portrait nuancé et émouvant qui évite les lieux communs.