No Country for Old Men

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No Country for Old Men
États-Unis, 2008
De Ethan Coen, Joel Coen
Scénario : Ethan Coen, Joel Coen, Cormac McCarthy
Avec : Javier Bardem, Josh Brolin, Woody Harrelson, Tommy Lee Jones
Photo : Roger Deakins
Musique : Carter Burwell
Durée : 2h02
Sortie : 23/01/2008
Note FilmDeCulte : *****-
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DEMANDE A LA POUSSIERE

Sonnez clairons ! Résonnez trompettes ! Les frères terribles du cinéma indépendant américain sont de retour. Snobés inexplicablement par le jury du dernier Festival de Cannes (un prix de la mise en scène pour Le Scaphandre et le papillon et rien pour eux, un comble), Joel et Ethan Coen signent avec No Country for Old Men – Non ce pays n’est pas pour le vieil homme l’un des sommets de leur filmographie majuscule. Enterré par les cercles cinéphiles après le très décevant Ladykillers, le duo s’est ressourcé dans le Sud des Etats-Unis pour mettre en scène un western 80's visuellement incroyable. Pour retrouver l’inspiration donc, après deux comédies en studio plus ou moins réussies, les deux compères ont choisi de porter à l’écran l’œuvre d’un autre, celle de l’écrivain américain Cormac McCarthy, dont le roman illustre All The Pretty Horses avaient été porté à l’écran par Billy Bob Thornton en 2000. L’échec artistique était tel que le romancier de Providence s’était vu accoler l’étiquette "inadaptable".

EN TERRITOIRE AMI

Les frères Coen ont relevé le challenge de son écriture asséchée et nostalgique pour un très grand film qui dépasse par son ambition thématique le Fargo texan que l’on présupposait à la lecture de son synopsis. Sur le papier, on est bien en terrain connu et pratiqué par les deux frangins depuis l’impeccable Blood Simple, leur premier film. Soit un antihéros – Josh Brolin, extraordinaire – pris dans un engrenage de violence qui le dépasse et confronté à des personnages plus absurdes les uns que les autres. Llewelyn Moss est le lointain cousin de Norville Barnes ou de Jeffrey Lebowski, un vrai "Dude", au sens premier du terme, qui rêve d’une vie meilleure et ne comprend pas immédiatement les conséquences de son acte. Le shérif Ed Tom Bell, lui, est le contrepoint rationnel du récit, un peu comme la femme-flic de Fargo, Marge Gunderson. Sauf qu’ici l’enquête policière se double d’une implacable chasse à l’homme et d’une réflexion sur l’avenir des Etats-Unis, rien de moins.

GARE AU PITBULL

Western moderne d’une violence graphique inouïe, qui évoque parfois les meilleures planches des comics de Frank Miller – l’incroyable scène avec le pitbull, le duel dans l’hôtel -, No Country for Old Men évoque la dissolution des valeurs de l’Amérique dans l’attraction du roi dollar. Le terrifiant Chigurgh, tueur christique lancé sur la piste de l’infortuné voleur, porte en lui toutes les contradictions du monde contemporain. Il exécute froidement les gens qui lui sont désignés comme cible mais réprouve l’action de ses employeurs. Se charge de sa mission mais s’interroge sans cesse sur son bienfondé. Le shérif Ed Tom Bell est le seul à demeurer hors du temps, ancré en revanche dans l’espace texan comme un vestige d’une époque révolue. Le film est traversé par son regard désabusé sur les événements et la violence irrationnelle de notre époque. Il n’y a plus de bien et de mal, plus d’explications et de compromis. Non, ce pays décidément n’est pas pour le vieil homme.

par Yannick Vély

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