Ninja Assassin
États-Unis, 2010
De James McTeigue
Scénario : Matthew Sand, J. Michael Straczynski
Avec : Naomie Harris, Shô Kozugi, Stephen Marcus, Ben Miles, - Rain
Photo : Karl Walter Lindenlaub
Musique : Ilan Eshkeri
Durée : 1h39
Sortie : 10/02/2010
Raizo, entraîné dès son plus jeune âge pour devenir un assassin ninja, est en guerre contre son propre clan. Poursuivi par ses pairs, il croise la route d'une enquêtrice d'Europol, qui enquête sur ces assassins mystérieux.
LE 36ème DESSOUS DE SHAOLIN
Le geek est son plus grand ennemi. Quand il obtient le pouvoir de concrétiser les visions qu’il élabore depuis l’âge de douze ans, il est nécessaire de le surveiller pour l’empêcher de jaillir et tout éclabousser. Les Wachowski en sont un bon exemple : maîtrise partielle sur The Matrix, puis totale sur les suites, obscures et boursouflées. Leur nouvelle production, Ninja Assassin, est un autre exemple de ces ambitions non maîtrisées. Comment des fans autoproclamés de wu xia pian (film de sabre chinois), de Yuen Woo-Ping, de ninjas, ont-ils pu produire un film aussi pauvre ? Passe encore que le budget soit faible pour prévenir les risques d’échec d’un film de ninja ultra-violent. Encore faudrait-il entretenir l’illusion qu’il ne l’est pas : décors berlinois d’un dénuement drastique, bureaux en mobilier Ikea, mise en lumière télévisuelle de l’ensemble. Cette anémie générale touche aussi les effets spéciaux : shuriken, fléau, gerbes de sang sont tous réalisés en images de synthèse. Parce que les flots d’hémoglobine sont souvent drôles, on ne ressent aucune douleur, aucune compassion. Tout fait faux, tout est faux. La narration, pénible, n’aide pas : on s’ennuie ferme avec des acteurs transparents, entre deux scènes d’action, massacres numériques dans lesquels on ne s’implique pas, ou peu. Cet abyssal manque d’ambition (si ce n’est quelques éclairs de mise en scène dans le duel final) plombe Ninja Assassin, qui sombre dans les profondeurs de la série Z où gisent American Ninja, Le Ninja blanc et tous leurs amis.