The Night
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La vie nocturne et interlope d'un jeune Chinois.
LES NUITS FAUVES
Wong Kar Wai, Rainer Werner Fassbinder, Jean Genet : les références qui ont été utilisées pour présenter The Night auraient pu écraser ce film découvert à la Berlinale. Mais celui-ci est plus résistant que ça et finalement, pour une fois, aucune de ces références n’est totalement fausse. Réalisé par Zhou Hao (lire notre entretien), tout jeune cinéaste de 21 ans, The Night est en fait un film de fin d’études. Ca ne devrait pas compter dans l’appréciation du long métrage, mais il y a quand même quelque chose d’impressionnant à voir ce film d’étudiant qui surpasse… bien des films pro.
The Night est à la fois très terre-à-terre et très ambitieux. Terre-à-terre car pour son premier long, Zhou Hao choisit l’économie : peu de personnages, un décor récurrent qui se limite pratiquement à une rue. Mais ambitieux par sa liberté de ton, son absence de peur du kitsch : on s’appelle par des noms de fleur, on se mire dans la glace en écoutant des chansons pop. The Night, à partir d’éléments très classiques de la chronique sentimentalo-homosexuelle (ses rencontres nocturnes de parcs et pissotières) parvient à trouver sa singularité. Il y a ici du talent pour capter l’atmosphère de nuit, un talent également pour traiter de la clandestinité inhérente au sujet sans que celle-ci ne devienne jamais ce dont on parle. De plus, le long métrage est déjà formellement abouti. Et s’il tourne parfois en rond, il constitue un début assez prometteur.
