Nicky Larson et le parfum de cupidon

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Nicky Larson est le meilleur des gardes du corps, un détective privé hors-pair. Il est appelé pour une mission à hauts risques : récupérer le parfum de Cupidon, un parfum qui rendrait irrésistible celui qui l’utilise…

DANS LA CHALEUR DE LA NUIT, LES SPECTATEURS SONT TOUJOURS PUNI…

Quoiqu’on pense des films de Philippe Lacheau et de sa troupe (Babysitting et sa suite, Alibi.com), on ne peut pas nier que le bonhomme a toujours été honnête avec son public et qu’il s’est inlassablement montré généreux avec lui. Sauf que voilà, fort du succès de ses trois premiers films, il s’est senti poussé des ailes et a décidé de s’offrir l’adaptation du Graal de toute une génération. Osé. Parce que déjà le pari est plus que risqué, qu’adapter ce genre de produit n’est jamais une mince affaire (souvenez-vous du massacre Dragonball Evolution, ou plutôt non oubliez-le si ce n’est pas déjà fait) mais aussi parce qu’une horde de fans (pas forcément les spectateurs les plus honnêtes et les plus critiques pour rester poli) autoproclamés « gardiens du temple » ont très vite décidés d’en découdre avec lui. Bref la planche sur laquelle s’est engagé Lacheau était bien savonneuse et en plus elle a été truffée de pièges explosifs. Mais même si on a voulu rester optimiste quant au résultat tout en évitant de tomber dans le piège de la critique défaitiste courue d’avance, force est de constater qu’on est venu, on a vu et, à ce niveau-là, on l’a eu dans le cul… Car il faut se rendre compte que Lacheau met moins de deux minutes pour tomber dans le gag “bite“ plus que lourd et qu’il sera fatalement précurseur de toute l’ambiance et de l’atmosphère qui régnera sur le métrage. Embarrassant. Alors certes le héros est un obsédé sexuel notoire et les gags du dessin animé ne volaient pas bien haut non plus, mais en posant ici un climat fleurant bon la soirée barbecue trop arrosée et qui se termine sur du Patrick Sébastien, on comprend très vite que l’expérience sera pénible et douloureuse et que même s’il enchaîne les clins d’œil au Club Dorothée dans un festival de name dropping, de caméos, de références et de citations plus ou moins subtiles pour mieux caresser le spectateur trentenaire dans le sens du poil, rien n’arrivera à sauver l’entreprise de la gêne ultime et à la sortir de cet écrin d’humour beauf d’une lourdeur abyssale dans lequel elle s’est enfermée, enchaînant les gags calamiteux avec les situations les plus désespérantes. On pourrait aussi parler du jeu catastrophique de l’ensemble des protagonistes engagés dans une sorte de concours de la plus mauvaise prestation, ou encore de la mise en scène qui n’arrive jamais à sortir quoique ce soit de réellement intéressant surtout dans les scènes d’action qui puent la pale copie d’actionner 90s américain, le savoir-faire en moins, mais ça serait comme tirer sur l’ambulance. Puis on se gardera bien d’aborder l’échec total de la photo du film qui réussit l’exploit de ne jamais tenter d’obtenir la patine nécessaire à l’ambition du projet, se contentant donc cette image lisse et aseptisée de comédies françaises calibrée prime time (un des fléaux de notre cinéma moderne financé par des chaines de télé frileuses). Alors on l’a dit le pari était risqué et on ne pourra en vouloir au réalisateur/acteur/scénariste d’avoir voulu se faire plaisir en enfilant les frusques de son héros d’enfance, comme on ne remettra pas non plus en cause son évidente sincérité malgré l’impression persistante d’avoir à faire à un gamin à qui on aurait offert le jouet de ses rêves mais qui ferait n’importe quoi avec. Mais le résultat est là, visible de tous, et s’avère être épuisant et pire que ce qu’on pensait.

par Christophe Chenallet

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