Never let me go

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Never Let Me Go
États-Unis, 2010
De Mark Romanek
Scénario : Alex Garland d'après d'après le roman de Kazuo Ishiguro
Avec : Andrew Garfield, Sally Hawkins, Keira Knightley, Carey Mulligan, Charlotte Rampling
Photo : Adam Kimmel
Musique : Rachel Portman
Durée : 1h43
Sortie : 02/03/2011
Note FilmDeCulte : ****--
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Depuis l'enfance, Kathy, Ruth et Tommy sont les pensionnaires d'une école en apparence idyllique, une institution coupée du monde où seuls comptent leur éducation et leur bien-être. Devenus jeunes adultes, leur vie bascule : ils découvrent un inquiétant secret qui va bouleverser jusqu'à leurs amours, leur amitié, leur perception de tout ce qu'ils ont vécu jusqu'à présent.

DIE ANOTHER DAY

Il est assez difficile de parler du film sans révéler le secret des protagonistes mais comme le film lui-même choisit de le faire au bout d'un quart d'heure, n'ayons pas peur d'en parler. De toute façon, il ne s'agit aucunement d'un twist et le film ne repose pas sur cette révélation. Au contraire, il construit son récit et tisse ses thématiques dessus. En gros, si l'on devait schématiser, Never Let Me Go, c'est un peu The Island par Ken Loach. Adapté par Alex Garland (La Plage, 28 jours plus tard, Sunshine) d'un roman du même auteur que Les Vestiges du jour, l'œuvre propose un traitement assez habile d'un thème vraisemblablement cher à l'auteur du roman - la servitude - par le biais d'un archétype de la science-fiction. Ici, il ne s'agit pas de domestiques mais de clones. Mais ceux-ci présentent certaines des mêmes caractéristiques qui définissaient les actions et les tourments d'Anthony Hopkins dans le film de James Ivory. Eux aussi sont considérés comme inférieurs. Eux non plus ne remettent jamais en cause leur statut et leur loyauté.

L'aspect SF est donc très secondaire, le côté "science" étant globalement absent au profit de l'aspect "fiction" de ses humains et de leur condition si particulière, un peu comme Garland le faisait déjà sur 28 jours plus tard, davantage un film d'humains qu'un film de zombies, donnant lieu là aussi à cette esthétique anglo-sociale déprimée. Une condition particulière donc parce que nos protagonistes ne parlent jamais vraiment d'échapper à leur sort et apparaissent presque toujours résignés. Cette résignation laisse alors planer au-dessus de tout le film comme une atmosphère de deuil parfois poignante, notamment sur la fin. A la caméra, Mark Romanek, qui y est pour beaucoup dans l'ambiance, moins oppressante que pour son Photo Obsession mais tout aussi mélancolique. Le scénario fait également preuve de très belles choses, notamment dans tout ce qui touche à l'art et à sa signification, mais aussi dans le traitement d'un postulat vu et revu, situé ici dans un monde alternatif via un décalage temporel (en gros, le clonage existe depuis les années 60 et le film se termine dans les années 90) qui achève d'ancrer le film dans une réalité qui rend les émotions plus palpables. Never Let Me Go n'a cependant pas grand chose de très original à raconter au-delà de sa thématique "statut et fonction vs. épanouissement personnel" et si l'ensemble demeure toujours très soigné, sobre et touchant, on attend toujours de voir de Romanek accoucher d'une œuvre aussi puissante que certains de ses clips.

par Robert Hospyan

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