Nahid
Iran, 2015
De Ida Panahandeh
Scénario : Ida Panahandeh
Durée : 1h44
Sortie : 24/02/2016
Nahid, jeune divorcée, vit seule avec son fils de 10 ans dans une petite ville au bord de la mer Caspienne. Selon la loi iranienne, la garde de l’enfant revient au père mais ce dernier a accepté de la céder à son ex femme à condition qu'elle ne se remarie pas. La rencontre de Nahid avec un nouvel homme qui l'aime passionnément et veut l’épouser va bouleverser sa vie de femme et de mère.
POIDS LOURD
L'héroïne du film iranien Nahid rappelle une autre héroïne prise elle aussi dans une situation conjugale aussi injuste que révoltante: celle, israélienne cette fois, de Gett - Le Procès de Viviane Amsalem. Viviane, elle, n'avait pas le droit de divorcer sans l'accord de son mari. L'écriture complexe et audacieuse de Ronit et Shlomi Elkabetz faisait évoluer le récit du drame poignant au rire le plus jaune en passant par le vertige de l'absurde. Il est évidemment un peu injuste de comparer le travail de la débutante Ida Panahandeh à celui de cinéastes plus chevronnés, mais Nahid est en un peu l'antithèse. On est révolté par ce qui se passe dans Nahid... parce que c'est révoltant. Et la réalisatrice n'en fait pas grand chose en termes de cinéma.
Très bavard et peu aidé par une image terne, Nahid fait pleuvoir les épreuves sur la tête du personnage principal. Son ex-mari est l'homme le plus médiocre du monde, son fils est un gamin infect échappé du pire épisode de Super Nanny, les femmes de la belle-famille la méprisent, les hommes lui tapent dessus, son nouveau compagnon idéal ne lui fait plus confiance en une scène et la fille de celui-ci ne l'aime pas non plus. Nahid n'est simple et pudique qu'en apparence: il y a au contraire une façon assez déplaisante d'imposer ses émotions au spectateur. Nahid, à qui on explique qu'elle aura toujours tort dans cette société patriarcale, souffrirait-elle autant dans la réalité ? Certainement. Mais les ficelles du film sont trop grossières pour qu'on soit touché.