Mutants
France, 2009
De David Morley
Scénario : Johann Bernard, Louis-Paul Desanges, David Morley
Avec : Nicolas Briançon, Marie-Sohna Condé, Dida Diafat, Luz Mandon, Francis Renaud, Hélène de Fougerolles
Photo : Nicolas Massart
Musique : Thomas Couzinier
Durée : 1h25
Sortie : 06/05/2009
Dans un monde où un terrible virus a contaminé la population, un couple en fuite tente de trouver une zone où se réfugier. Pris au piège par des créatures sanguinaires, Marco et Sonia vont devoir lutter pour leur survie.
28 MOIS PLUS TARD
Le fantastique, David Morley aime ça ! Heureux détenteur d’un prix du jury du meilleur court métrage au festival de Gerardmer en 2005 pour son Organik, le jeune français signe ici un long métrage possédant toute l'honnêteté et la franchise symptomatiques de la première œuvre aux influences clairement digérées et assimilées, et qui n'a jamais à rougir face à ses aînés anglo-saxons. D'une forme à toute épreuve (assurance de la mise en scène, superbe photo d’un bleu clinique, décor atypique pour ce genre de films et maquillages sublimes), percutant dès les premières images, Mutants tente le pari ultra osé et risqué du film d’infectés (ou zombies, c'est selon) en huis-clos avec un nombre limité d’acteurs, en y collant une survival love story dramatique qui trouve assez justement sa place. Bêtes en cages prises au piège, cela fait forcément penser au Jour des morts-vivants de Romero. Helene De Fougerolles endosse une panoplie proche de celle d’Helen Ripley pour tenter de sauver son amoureux (le toujours impeccable Francis Renaud, en digne cousin de Seth Brundle), sa vie et éventuellement l’humanité en évitant les assauts de belliqueux survivants et autres meutes de contaminés toujours plus forts, nombreux et dangereux. Avec un premier degré de bon ton, assez animal et brut, on notera quand même une cadence narrative en deux temps qui fausse quelque peu la rythmique de l’entreprise. Car le film prend son temps (peut-être un peu trop) pour exposer tous les enjeux du script et l'ostracisme de son couple de héros avant de lancer la charge finale féroce et obligatoire pour ce genre de film. Mais malgré ce léger bémol, on continuera tout de même d’accorder beaucoup de crédit à l’œuvre ainsi qu’à son réalisateur pour avoir réussi à mener à terme ce projet fait avec le cœur et les tripes, qui sait où il va et qui connaît ses limites. Alors Mutants, nouveau chef de file frondeur du genre ? Non, mais solide soldat conquérant avançant dans l’armée secrète du fantastique hexagonal, qui continue son avancée sur les terres du cinéma de genre toujours trop frileux dans nos contrées.