Murderball
États-Unis, 2005
De Henry Alex Rubin, Dana Adam Shapiro
Avec : Joe Bishop, Keith Cavill, Andy Cohn, Scott Hogsett
Photo : Henry Alex Rubin
Musique : Jamie Saft
Durée : 1h28
Sortie : 13/06/2007
Un documentaire sur des tétraplégiques adeptes d'un sport violent s'apparentant à du rugby. Se déplaçant en fauteuils roulants, ils font preuve d'un courage exemplaire pour surmonter les obstacles qui les séparent des Jeux Paralympiques d'Athènes. À travers ce film, on apprend à les connaître, eux et leur famille; ils parlent sans détour de leur handicap, de ce qu'ils ressentent en public, de leur vie sexuelle et de leur amour du jeu. On découvre tel joueur, parti rejoindre une équipe canadienne, très agressif envers ses anciens camarades; on suit tel autre, récemment blessé, pendant sa rééducation, parfois proche du désespoir, retrouvant une joie de vivre grâce à ce sport. Une leçon de vie.
LES CHARIOTS DE FER
Montrer les tétraplégiques et leur quotidien sous un nouveau jour, donc loin des images larmoyantes et condescendantes que l’on nous assène trop souvent, était le pari d’Henry Alex Rubin et Dana Adam Shapiro. Mais plus qu’un documentaire sur des hommes s’affrontant en fauteuil roulant, c’est avant tout une leçon de vie que nous offre le binôme. Car au travers de ce sport très méconnu, mais vraiment passionnant, et violent, on découvre un quotidien que l’on était très loin de s’imaginer, fait de dépassement de soi, de suspense, de trahison, d’amitiés et de prouesses athlétiques de la part d’hommes proches des gladiateurs dans leurs chars. Bref, un quotidien tout ce qu’il y a de plus humain finalement, mais agrémenté d’un "plus", leur handicap. En effet, tout au long du film, les intervenants, par l’intermédiaire de la caméra, n’ont de cesse de répéter que pour (presque) rien au monde ils ne reprendraient leur vie d’homme valide tant ils ont trouvé dans ce sport un équilibre et un mode de vie des plus salvateurs. Une opinion courageuse que l’on est rarement amené à rencontrer. De plus, avec une mise en scène oscillant entre témoignages pris sur le vif et certaines images proches des documentaires sur le skateboard, le tout habillé d’une musique bien rock (production MTV oblige?), on ne voit absolument pas le temps passer, et l’on a vite fait de prendre part à cette aventure humaine qui n’est toujours pas finie et dont les balbutiements sont plus que prometteurs. Pas étonnant alors que Murderball ait été sélectionné pour l’Oscar du meilleur documentaire et qu’il ait remporté des prix aux festivals de Sundance et de Seattle.