Morsure du lézard (La)
Holes
États-Unis, 2002
De Andrew Davis
Scénario : Louis Sachar
Avec : Patricia Arquette, Eartha Kitt, Shia LaBeouf, Khleo Thomas, Jon Voight, Sigourney Weaver
Durée : 1h57
Sortie : 29/10/2003
Le jeune Stanley Yelnats n'a pas de veine. Né dans une famille marquée par une ancienne malédiction, il est arrêté pour un vol qu'il n'a pas commis. Envoyé au camp de Green Lake, il va devoir se forger le caractère en même temps qu'il creusera des trous.
PAS DE LEZARD
Adapté d'un roman à succès destiné à la jeunesse, La Morsure du lézard se révèle être une agréable surprise. Le calibrage laisse ses stigmates (tubes en perles ou fin dans le sirop), mais la richesse de l'histoire originale permet la généreuse exploitation d'un vivier "cinégénique" qui ne demandait que ça. Peu importe si le passé de Andrew Davis n'engage guère à la confiance aveugle, de simples qualités d'illustrateur suffisent à donner naissance, si ce n'est à un grand film, à une sympathique comédie d'aventures. Transposé par le romancier lui-même, le scénario propose deux réseaux narratifs qui s'entrecroisent (le présent et ses racines western), une tonalité qui va des loufoqueries absurdes aux motifs de la comédie familiale plus lisse, sans jamais s'emmêler les pieds sur la marelle. Et pas si loin de passer de la "terre" au "ciel" avec un bel enthousiasme. Frappée par le sceau du destin, l'histoire s'aventure sur les terres romanesques des filiations maudites et des trésors cachés, mariant le tout avec une dérision assez tendre.
DR QUINN ET LES DRAGONS
Ici, ce sont les anti-héros perdus dans leurs anagrammes qui tiennent le haut de l'affiche ("Stanley Yelnats" dont le seul nom aux lettres "milk-shakées" exprime son désordre familial) et le western fantasmé où les institutrices se coiffent amoureusement d'une pâquerette dans les cheveux en attendant que l'homme, le vrai, "répare tout ça", semble être voisin de celui du Dr Quinn. Tout le monde disait qu'une femme ne pourrait survivre dans l'ouest américain? La maxime va de nouveau être démentie. Pour donner un minimum de piquant à l'illustration plutôt sage, il fallait un cast à la mesure de ses figures typées de conte reptilien. Sigourney Weaver, Jon Voight, Eartha Kitt ou Tim Blake Nelson viennent combler le léger manque de poivre, tandis que les deux jeunes héros tiennent la barre avec aisance. Mais la véritable star est ailleurs, enfouie dans les temps: en cow-girl vengeresse au baiser mortel, Patricia Arquette récolte le personnage le plus payant, entre western de carte postale et Kissin'Kate Barlow de bandes dessinées. Alors certes, pour Disney, le bonheur (le vrai), c'est de plonger dans les fruits de la consommation et dans une piscine comme garniture de villa en or. Mais le bonheur plus simple, c'est aussi une bonne partition, de bons musiciens, et des notes justes qui font vibrer sa mélodie.