Mon père va me tuer
È stato il figlio
Italie, 2012
De Daniele Cipri
Avec : Toni Servillo
Photo : Daniele Cipri
Durée : 1h30
Sortie : 02/01/2013
Palerme, les années 70. La famille Ciraulo vit dans un quartier misérable de la ville. Suite à la mort de leur fille, tuée lors d’un règlement de compte, la famille découvre qu’il existe un fonds d’indemnisation des victimes de la Mafia… Le père décide alors d’investir dans une luxueuse voiture : plus qu’un symbole de richesse, elle deviendra l’instrument de leur défaite et de leur ruine.
PALERMO SHOOTING
Le premier quart d'heure de Mon père va me tuer confirme toutes les tares du cinéma italien contemporain, de sa tentation avortée du grand film social et de son incapacité à faire jouer ses acteurs autrement qu'en les poussant vers les limites du cabotinage. Tragi-comédie qui s'inscrit pleinement dans la lignée de Luigi Comencini et surtout de Mario Monicelli (Le Pigeon), le nouveau film de Daniele Cipri rappelle étrangement Reality de Matteo Garrone, sorti en 2012, avec son personnage central de loser attachant qui plonge peu à peu dans la démence. Sauf que le film du réalisateur de Gomorrah ajoutait à son portrait d'une famille napolitaine une critique acerbe des mirages de la télé-réalité, alors qu'ici Daniele Cipri se concentre sur le quotidien sicilien de petites gens sans le sou qui voient dans la mort de leur fillette un moyen d'ascension sociale. Par séquence - la très belle scène de la plage, le retour à l'appartement -, le long métrage de Daniele Cipri touche au but et parvient à s'extirper de la caricature. Mais un finale hystérique vient gâcher l'entreprise: impossible de croire aux destins de ces "Freaks sociaux" malgré les efforts déployés, difficile d'être ému par leur triste sort tant les péripéties exigent un saut de foi permanent.