Mon boss, sa fille et moi
My Boss's Daughter
États-Unis, 2003
De David Zucker
Scénario : David Dorfman
Avec : Carmen Electra, Ashton Kutcher, Tara Reid, Andy Richter, Terence Stamp, Jeffrey Tambor
Durée : 1h25
Sortie : 25/08/2004
Le boss de Tom a beau être un enfoiré de première, sa fille, Lisa est sans doute la créature la plus charmante du monde. Aussi le jeune employé se laisse-t-il entraîner dans une situation délicate: garder pour la soirée la maison de son maniaque de patron. Les règles sont simples: il faut la garder aussi étincelante qu’en arrivant, penser à nourrir une chouette neurasthénique et surtout, surtout, ne laisser personne entrer. Malheureusement pour Tom, ces règles sont plus faciles à édicter qu’à respecter…
MON BOSS-PERE ET MOI
Evidemment, le temps glorieux d’Hamburger film sandwich et des Y a-t-il… est définitivement révolu. Et la marque de fabrique ZAZ n’évoque plus grand chose auprès des nouvelles générations. N’empêche que l’on garde toujours, au cas où, une petite place dans nos carnets de cinéphiles pour David Zucker. Pour sûr, le frère de Jerry n’est pas irréprochable (Scary Movie 3). Mais l’homme sait aussi, à l’occasion, tirer les bonnes cartes (son Y a-t-il un flic pour sauver la Reine?, réalisé en solo, l’un des meilleurs épisodes de la série, ou encore le Phone Game de Schumacher qu'il a, bien inspiré, produit récemment). Sur le tracé de cette carrière en dents de scie, Mon Boss, sa fille et moi ne tutoie certes pas les hauteurs. On frôle même souvent le ras du sol: pitch prétexte, bimbos en jeans taille basse (Tara Reid, délicieux faon blond aux yeux bleu azur, et Carmen Electra, exquise biatch en T-shirt mouillé) et situations sur le fil du trash facile, sont les mamelles siliconées de cette variation pas finaude sur le thème de Mon Beau-père et moi – on saluera à ce titre une fois de plus la clairvoyance des distributeurs français. Mais si c’est bien honteusement qu’elles vibrent, les zygomatiques frémissent toutefois. A force d’accumulation, d’incongruité poussée à l’extrême, de vulgarité assumée, Mon Boss, sa fille et moi finit par faire mouche, et la salle par contenir malaisément ses gloussements. Tout le mérite (?) en revient à une distribution au surjeu opiniâtre, persévérant dans la démythification – ici zoophile – du grand Terence Stamp (mouvement bien entamé il y a quelques mois avec Le Manoir hanté et les 999 fantômes), installant toujours plus confortablement Ashton Kutcher en gentil naïf dépassé par les événements (en cela plus proche de son rôle de la série That 70’s Show que de ce monument de nawak qu’est Eh mec! Elle est où ma caisse?), ou détournant la figure brute de Michael Madsen en petite frappe à la vessie inextinguible. De fait, si l’on est bien embarrassé de rire, l’on pouffe quand même. En rosissant.