Mister John

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Mister John
Royaume-Uni, 2013
De Joe Lawlor, Christine Molloy
Scénario : Joe Lawlor, Christine Molloy
Durée : 1h35
Note FilmDeCulte : ****--
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Gerry quitte Londres pour se rendre à Singapour où son frère récemment défunt s'était exilé, avait fondé une famille et ouvert un bar à hôtesses, le « Mister John ». Entrer dans ce monde qu'il ne connaît pas est l'occasion de se délester du souvenir cuisant des infidélités de sa femme. C'est aussi une opportunité de se glisser dans la vie de ce frère devenu étranger...

REINCARNATION

Les Irlandais Christine Molloy et Joe Lawlor se sont distingués il y a quelques années avec un très beau premier long métrage, Helen, chronique d'une disparition. Leur nouveau film, Mister John, en est presque un remake déguisé. Helen racontait comment une apprentie comédienne se glissait dans la peau d'une jeune fille disparue le temps d'une reconstitution commandée par la police. Mister John raconte comment un homme prend la place de son frère disparu mais différence de taille: cette fois, personne ne lui demande quoi que ce soit. Molloy et Lawlor sont travaillés par les mêmes questions sur la disparition, sur l'absence, le vide, la projection, la fuite. Il y avait quelque chose de relativement rationnel dans le glissement identitaire de l'héroïne paumée d'Helen. Dans Mister John, même si le héros en échec cherche un nouveau souffle, le glissement se fait presque de lui-même, à l'insu de Gerry. Sans qu'il ne s'en aperçoive, il porte déjà les chemisettes de son frère. Et le fantastique s'invite directement lorsqu'on évoque des légendes de fantômes prisonniers du lac...

"Ne vous étonnez pas si vous n'êtes pas tout à fait vous-même". Cette réplique de Mister John pourrait être dite durant Helen et résume bien les débuts de Molloy et Lawlor au cinéma. Les jeux identitaires des deux films sont servis par un sens de l'atmosphère, un décalage récurrent entre ce qu'on voit et ce qu'on entend (dialogues off, effets sonores déplacés) où le tempo très lent est cassé par un refus de la narration linéaire. Si Mister John paraît parfois plus "forcé" dans ses effets que Helen, le film se montre habile dans les digressions et ruptures de ton: une discussion crue avec une prostitutée comme une parenthèse dans le récit, un affrontement avec un malabar qui serait un cliché dans un autre film mais qui tourne au non-événement lunaire ici. Les cordes à la Gorecki ajoutent une ampleur dramatique à la narration. Si l'on espère être davantage surpris pour le prochain film du duo, ce Mister John constitue déjà une belle confirmation de leur talent.

par Nicolas Bardot

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