Mission évasion
Hart's war
États-Unis, 2002
De Gregory Hoblit
Scénario : Terry George, Billy Ray
Avec : Colin Farrell, Cole Hauser, Terrence Howard, Marcel Lures, Linus Roache, Bruce Willis
Durée : 2h05
Sortie : 29/05/2002
Pendant la seconde Guerre Mondiale, le Lieutenant Thomas Hart est le fils d'un sénateur et ce statut privilégié lui permet d'éviter le front, mais lors d'un trajet de routine, il est attaqué par des soldats allemands puis envoyé dans un stalag où il fera la connaissance du Colonel McNamara. L'arrivée de deux pilotes noirs va perturber l'ordre établi...
Il y a des jours où on se dit qu'on ferait mieux de ne rien savoir des films. Il y a des jours où l'on se dit que certains réalisateurs ont raison de ne rien dévoiler du tout de leurs films. Il y a des jours où l'on regrette de trop chercher à en connaître sur un film. Il y a des jours où l'on voit Mission évasion (ce titre me fait d'ailleurs penser qu'il y a des jours où on a envie de taper sur certaines personnes chargées de la promotion d'un film, je me permettrai donc d'utiliser le titre original pour le reste de cette critique). L'un des principaux problèmes du film est probablement son mélange des genres. A la fois film de guerre, film dans le milieu carcéral et film contenant des scènes dans un tribunal, Hart's War parvient à assez bien marier ces différents genres pour obtenir un film aux thèmes communs à ces genres: le devoir, le sacrifice et l'honneur. Le scénario adapte même probablement très bien le livre dont le film est tiré mais il y a fort à parier que c'est ce brassage de genres divers qui a handicapé la promotion du film. Ne sachant pas comment vendre Hart's War, on s'est chargé de construire une bande-annonce qui puisse présenter les différents aspects du film, mais un excès de "bonne volonté" a mené à en révéler beaucoup trop sur le film. Si bien que presque tout le métrage est résumé dans la bande-annonce et qu'il n'y alors aucune surprise, aucun suspense, et presque aucune intensité à travers tout le film. Bref, rien d'intéressant pour quiconque a vu la bande-annonce.
Malgré une introduction brève et réussie, où Gregory Hoblit nous montre d'entrée qu'il sait, encore une fois (après l'excellent Fréquence interdite), filmer très correctement, le film se laisse juste regarder, sans réveiller un réel intérêt chez le spectateur. La conclusion viendra à point nommé retourner légèrement le tout afin de stimuler le public, mais il est trop tard. N'étant pas véritablement original, on ne peut se rabattre que sur le protagoniste principal, Thomas Hart, magnifiquement interprété par un Colin Farrell de plus en plus prometteur, qui donne son titre au film et dont l'évolution aurait pu être nettement plus intéressante si plus approfondie. On saluera également Bruce Willis qui depuis Couvre-feu essaie d'incarner des personnages différents de son image habituelle. Sans oublier Hoblit, le metteur en scène, qui mène une carrière correcte, réussissant un film sur deux, et de qui on attend à présent un bel effort.