Miss Lovely

Miss Lovely
Envoyer à un ami Imprimer la page Accéder au forum Notez ce film
Miss Lovely
Inde, 2012
De Ashim Ahluwalia
Scénario : Ashim Ahluwalia, Uttam Sirur
Durée : 1h50
Note FilmDeCulte : ------
  • Miss Lovely
  • Miss Lovely
  • Miss Lovely
  • Miss Lovely
  • Miss Lovely
  • Miss Lovely

Au milieu des années 1980, l'histoire dévastatrice de deux frères qui produisent des films d'horreur sordides dans les bas-fonds de Bombay.

CINEMA INFERNO

Bon qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tant de films décevants ? Les deux films indiens projetés jusqu’ici à Cannes (Peddlers et Gangs of Wasseypur) ont été des déceptions, mais il se trouve que Miss Lovely est pire encore. Aïe. L’assommante cerise sur un gâteau composé de films sans génie, sans originalité, sans grandes qualités. Inde mise à part, on commence à être à court d’argument pour qualifier les longs métrages de jeunes réalisateurs mous et ternes cette année. On a évidemment envie d’aimer Miss Lovely, d’y voir une lettre d’amour à la Serbis au cinéma bis indien des années 70/80. Or, première déception : les scènes de films dans le film sont très rares, courtes jusqu’à en devenir subliminales, et surtout complètement absentes des enjeux du film. Miss Lovely ne parle tout simplement jamais vraiment de cinéma, mais offre à la place un grand film de valise. Un film de valise c’est quoi ? C’est un film de gangster paresseux, tellement rempli de clichés et à la caractérisation tellement bancale qu’on n’y voit rien d’autre que des bad guys se passer des valises remplies d’argent, les ouvrir, compter les billets, grogner. Il n’y a évidemment pas que ça dans le film, mais on se permet d’insister sur ce qui est un vrai cliché de film noir raté. Si on replaçait le cinéma par l’agriculture ou le sport, cela ne changerait pas grand-chose à Miss Lovely.

Le reste est hélas à l’avenant. On met au défi l’un des spectateurs cannois de Miss Lovely (ceux qui ne se sont ni endormis ni cassés) de résumer le film, ou même simplement de donner le nombre de personnages. Ce n’est pas qu’il y en ait trop, mais tout cela est écrit et monté dans une telle confusion qu’on ne comprend absolument rien à ce qui se passe. Les scènes se succèdent sans qu’on ait eu le temps d’en saisir les enjeux, de comprendre les relations entre les personnages. Le tout dans une image jaunasse qui, plutôt que de recréer le coté vintage de ces vieilles séries B, en recrée juste le coté cheap et dégueu. Quel ennui. Thierry Frémaux a précisé avoir sélectionné le film d’après une copie de travail « précaire », reçue il y a longtemps. Le réalisateur lui-même a confirmé que le montage avait été terminé il y a cinq jours. Frémaux de conclure avec humour « je vais donc redécouvrir le film en même temps que le public ». C’est toujours trop facile de juger après coup les choix du comité de sélection, mais on se demande quand même bien ce qu’ils ont pu déceler là-dedans.

par Gregory Coutaut

Commentaires

Partenaires