Etrange Festival: Mirage
Après avoir commis un meurtre dans un village hongtrois, un footballeur africain se réfugie dans une ferme isolée, peuplée de parias qui ont mis en place un système d’esclavagisme moderne.
DROGBA UNCHAINED
La bonne surprise. On avait un peu oublié le Hongrois Szabolcs Hadju, cinq ans après son excellent Bibliothèque Pascal. Il nous revient avec ce pur film de genre (et en attendant sa future adaptation du Joueur de Dostoïevski), sous haute influence du Canicule d'Yves Boisset ! Une filiation grandement appuyé par la performance du rare Isaach De Bankolé qui a puisé dans le jeu de Lee Marvin afin de composer son personnage de footballeur déchu pour avoir truqué un match qui se retrouve plongé dans l'enfer d'un esclavagisme pas si moderne que ça. On nage en plein western rital avec cette figure de cowboy fantomatique chère à Eastwood, paumée au milieu de filous charismatiques. Car chez Hajdu, tout le monde est pourri, tout le monde a des failles et la rencontre de ces cocottes-minute sur pattes ne peut être qu'explosive. Et tant pis si l'inévitable gunfight final pèche par manque de dynamisme, le soin apporté à l'atmosphère et aux personnages emporte l'adhésion et font de Mirage, cette improbable rencontre entre Kustirica et Sergio Leone, un véritable objet grindhouse, loin des récentes et vaines tentatives auto-étiquetées comme telles.
Clément Gerardo