Festival de Gérardmer: Mindscape
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Un spécialiste en hypnose particulièrement doué pour pénétrer dans l’esprit des gens, accepte d’explorer la mémoire d’une jeune patiente de 16 ans, brillante mais tourmentée. Il se retrouve pris au piège d’un jeu dangereux flirtant entre séduction et trahison et qui échappe bientôt à son contrôle...
WHERE IS MY MIND
L'essence de Mindscape, ce sont ces enquêteurs spéciaux, dont la capacité particulière est de pouvoir entrer dans les pensées de leurs clients, d'explorer leurs souvenirs et d'y trouver la vérité, dans un but généralement médical ou judiciaire. C'est là, à peu de choses près, la seule pointe d'originalité du film, qui à partir de ce postulat plutôt intrigant, s'engouffre ensuite sur des rails bien lissés. Mark Strong (La taupe, Sherlock Holmes) écope du personnage "à faille", usé et fragilisé par un profond trauma, au point de compromettre la fiabilité de ses compétences professionnelles. De son coté, Brian Cox (Troie, La mort dans la peau) prend en charge le supérieur hiérarchique bonhomme, aux intentions troubles ; et la jeune Taissa Farmiga (The Bling Ring) incarne la jeune fille un peu bizarre, un peu sexy, un peu tourmentée, mais surtout exceptionnellement intelligente - évidemment - et dont on ne sait pas si elle est une véritable victime ou une redoutable experte en manigances. Malgré ces caractérisations un peu grossières, il serait injuste de ne pas reconnaître que tous les comédiens font leur travail avec un réel engagement et qu'ils sont plutôt bien dirigés - on sait à quel point Mark Strong peut être mauvais lorsqu'il est un peu laissé à l'abandon. L'étrangeté naturelle de Taissa Farmiga est un peu surexploitée, mais la jeune actrice réussit à ne pas transformer son "Anna" en une tête à claques insupportable.
Mindscape est un film généreux avec son public, mais malheureusement c'est là aussi sa plus grande faiblesse : à force de chercher à ce que tout soit limpide et à ne perdre personne en route, il perd du temps à souligner, surligner et encadrer tous les points importants de sa narration, au point que l'on a très vite dix temps d'avance sur les personnages. Aucune réelle surprise ne vient sortir le récit de la ligne que l'on peut imaginer au fur et à mesure, et malgré les comparaisons fréquentes avec d'autres films qui utilisent cette idée "d'entrée dans les pensées, les souvenirs et les rêves" comme Inception ou même Minority Report, il est indéniable que Mindscape n'a ni les mêmes qualités narratives ni, surtout, les mêmes enjeux et la même profondeur. Les conséquences sensorielles et émotionnelles de ces "séances d'investigation de la mémoire" ne sont finalement abordées que très superficiellement, et aucun questionnement éthique ou métaphysique ne vient enrichir le propos. On se contente finalement d'une histoire d'enquête, améliorée certes, mais somme toute assez banale, de facture honnête techniquement et artistiquement, mais qui laisse globalement de marbre.
