Midway
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États-Unis, 2013
De Roland Emmerich
Scénario : Wes Tooke
Avec : Aaron Eckhart, Luke Evans, Woody Harrelson, Mandy Moore, Dennis Quaid, Ed Skrein, Patrick Wilson
Photo : Robby Baumgartner
Musique : Harald Kloser, Thomas Wanker
Durée : 2h18
Sortie : 06/11/2019
Après la débâcle de Pearl Harbor qui a laissé la flotte américaine dévastée, la marine impériale japonaise prépare une nouvelle attaque qui devrait éliminer définitivement les forces aéronavales restantes de son adversaire. La campagne du Pacifique va se jouer dans un petit atoll isolé du Pacifique nord : Midway. L’amiral Nimitz, à la tête de la flotte américaine, voit cette bataille comme l’ultime chance de renverser la supériorité japonaise. Une course contre la montre s’engage alors pour Edwin Layton qui doit percer les codes secrets de la flotte japonaise et, grâce aux renseignements, permettre aux pilotes de l’aviation américaine de faire face à la plus grande offensive jamais menée pendant ce conflit.
LA CHANSON DE ROLAND
Après une suite d’insuccès quand même assez méritée (franchement Independence day : Resurgence c’était plus que pénible, White house down est une sombre bouse, personne n’a vu son Anonymous et son Stonewall n’a même pas eu les honneurs de sortir en salle dans l’hexagone), Roland “la mitraille“ Emmerich n’a plus vraiment le vent en poupe. Pire on a l’impression qu’il est presque blaklisté tant on n’entend plus parler de lui sur les newsfeed de ciné alors qu’il fut quand même un pape dans le domaine du blockbuster et qu’il enchaînait les projets de manière assez vigoureuse. Mais malheureusement (ou heureusement selon comment on place Roland l’artificier dans notre cinéphilie) ce n’est pas ce Midway bas du front et mou du gland qui risque de changer la donne et de repositionner Roland le destructeur en tête de liste sur la carte de la cinématographie mondiale explosive. Parce que dans le genre exercice filmique décomplexé mais banal et surtout sans efficacité, le film se pose là. Pourtant on l’aime bien Roland le détonateur, surtout quand il nous amuse avec des Universal soldier, des Stargate ou Le Jour d’après (bon c’est vrai qu’il est aussi coupable d’Independence day, de Godzilla et autres 2012). Mais non rien n’y fait, sa nouvelle incursion dans le film d’action (oui parce qu’il ne faut pas se leurrer, Midway n’est pas un film de guerre mais bel et bien un actionner qui se sert du contexte pour uniquement composer des séquences d’actions pétaradantes) se fait sans aucune âme, sans inspiration et pire, sans aucune idée visuelle suffisamment percutante qui pourrait au moins laisser quelques images fortes gravées dans la rétine du spectateur venu visionner un divertissement du samedi soir. Entre une accumulation de tableaux tout en numérique pas beaux, une somme de personnages à peine écrits qui ne servent que de passe-plats aux scènes d’action, une linéarité historique confuse tirée d’une page Wikipédia qui ne fait qu’énumérer les moments clés d’une période et enfin un spectacle complètement redondant uniquement composés d’avions fonçant sur des navires de guerre, Roland le démolisseur passe totalement à côté du potentiel historique, politique et/ou spectaculaire de son entreprise et n’arrive à créer qu’un ennui poli chez un spectateur qui préfèrera limite se remémorer le foutraque et putassier Pearl Harbor de Michael Bay qui, malgré une bonne somme de défauts, assurait quand même un minimum quand il s’agissait d’en foutre plein les yeux et les oreilles. Bref le constat est rude pour Roland le dévastateur qui n’a plus que les yeux pour pleurer et l’espoir d’un reboot de Stargate pour espérer sortir la tête de l’eau et retrouver un minimum d’estime de la part d’un public qui, secrètement, nourri toujours l’espoir de se réconcilier un jour avec le teuton et ses films qui dynamitent, qui dispersent, qui ventilent…
