The Midnight After
Un groupe de passagers voyagent tranquillement dans un minibus de nuit sillonnant Hong-Kong. Mais alors que le bus sort d’un tunnel, ils s’aperçoivent que tout a brusquement changé. Plus aucun bruit, les rues et les bâtiments sont déserts, comme si toute la population sauf eux s’était évaporée d’un seul coup…
BOUGE LE BUS
Nouvelle Cuisine, Tales From the Dark… lorsque Fruit Chan se frotte au fantastique, c’est avec un éventail de tons bien particuliers, un mélange de mise en scène classe et de mauvais esprit, de retenue ironique et d’éclats d’absurdité brutale. The Midnight After commence avec ce qui était déjà la meilleure qualité de son sketch de Tales From the Dark : une facilité à faire vivre une vie nocturne grouillante en quelques images seulement, à dépeindre simultanément et avec fluidité des personnages et la foule qui les entoure sans que l’un n'empiète sur l’autre. Mais les protagonistes sont ici vite isolés de manière radicale. Les histoires de dimensions parallèles (ici, les passagers d’un bus de nuit découvrent que tous les habitants hormis eux ont disparu) sont presque condamnées à sans cesse être comparées à leur formidable ancêtre (Richard Matheson et La Quatrième dimension). Mais si The Midnight After, adapté d’un roman à succès, se base sur un pitch classique, on ne tarde pas à y retrouver la touche Fruit Chan.
Si le postulat de base peut rappeler Les Langoliers de Stephen King (où presque tous les passagers d’un avion disparaissaient d’un coup), le réalisateur hongkongais n’hésite pas à rapidement envoyer bouler les prévisions. Son film se transforme peu à peu en joyeux bordel où l’on fait du karaoké sur du David Bowie, où l’on croise des zombies et des têtes qui explosent, où l’on parle de nécrophilie comme de combustion spontanée. La trame narrative n’y gagne certes pas en clarté, et ceux qui aiment que les dénouements répondent bien à toutes les moindres petites questions soulevées par le film (et il est tentant d’être mathématiquement exigeant avec les histoires de paradoxe temporel) seront probablement très frustrés par une fin… sans vraiment de fin. Mais The Midnight After reste un divertissement généreux et foutraque qui, sans viser les excès de gore à la Sushi Typhoon, cherche autant à faire rire qu’à faire frémir. Mission accomplie.