Métier des armes (Le)
Il Mestiere delle armi
Italie, 2001
De Ermanno Olmi
Scénario : Ermanno Olmi
Avec : Fabio Giubbani, Sergio Grammatico, Christo Jivkov, Dimitar Ratchkov, Desislava Tenekedjieva, Sasa Vulicevic
Durée : 1h45
Sortie : 30/01/2002
1526, Italie. Jean de Médicis est un grand condottiere, un chef de guerre mercenaire. Il a choisi son camp: celui de François 1er et du pape Clément VII. En face, il y a l'empereur Charles Quint, désireux de se venger de la papauté qui l'a trahi. Il a pour cela dépêché en Italie ses lansquenets, dirigés par le général Frundsberg, que Jean de Médicis, en avant-garde, est chargé de harceler avec ses troupes. Seulement, l'apparition des armes à feu, arquebuses et autres canons change la donne des combats...
"Les nouvelles armes changent les guerres, mais les guerres changent le monde.".
Tel est ici le propos d'Ermanno Olmi, cinéaste autrefois reconnu (L'Arbre aux sabots, palme d'or à Cannes) mais depuis retombé dans l'oubli. Avec une précision historique extrême, respectant scrupuleusement les dates, les lieux, les personnages, le cinéaste italien s'attache à décrire le bouleversement dû à l'introduction des armes à feu dans les conflits de l'époque de la Renaissance. Cette reconstitution minutieuse est le point fort du film, tourné dans des décors naturels sauvages ou dans des châteaux aux murs défraîchis. Mais l'âpreté des paysages, du climat (les évènements ont lieu à l'aube d'un hiver glacial) renvoient à l'aridité du propos. Olmi ne fait appel à quasiment aucune psychologie pour incarner ses personnages historiques. Ceux-ci restent des spectres impénétrables, impression renforcée par l'impassibilité des acteurs, des Bulgares inconnus.
Avec les armes à feu, il n'y a plus de corps à corps, le soldat ne sait même pas à quoi ressemble son ennemi, il ne peut plus lire la peur dans ses yeux. Olmi tient à montrer à quel point la guerre est devenue impersonnelle, à quel point la tactique a remplacé la bravoure. La dénonciation de cette perte d'humanité est toutefois en contradiction avec la mise en scène d'Olmi, d'une austérité qui confine à la froideur.