Le Météore
Canada, 2013
De François Delisle
Scénario : François Delisle
Avec : François Delisle
Durée : 1h25
Pierre, la quarantaine, purge une peine de quatorze ans d’emprisonnement. Sa mère, qui a presque quatre-vingts, lui rend visite chaque semaine. Suzanne, la dernière femme de Pierre, tente de refaire sa vie depuis le jugement...
ÉTOILE FILANTE
Cinquième long métrage d'un réalisateur venu du Québec, Le Météore, sélectionné au Forum de la Berlinale et initialement remarqué à Sundance, est une curieuse surprise. François Delisle flirte avec l'expérimental pour ce récit triste comme les pierres qui tourne autour d'un prisonnier, de sa culpabilité, et de ceux qu'il a laissés à l'extérieur: sa mère, ou son épouse. Entièrement raconté en voix-off, Le Météore évite les conventions sans se limiter à un exercice de style. Il n'y aura aucun dialogue entre les personnages du film. Ils ne seront jamais ensemble dans le cadre. Leur lien, fort, est pourtant là. A l'image, non pas une illustration, plutôt quelques évocations. Des plans de mur nu, des fleurs tristes, un loup dans les bois. Delisle fait habilement le lien entre le ressenti concret de ses personnages, les mots comme ils sont posés, et le monde intérieur plus abstrait: les souvenirs, la sensations, un détail. En mariant un procédé très littéraire (avec une voix-off très écrite, poétique) et un autre totalement cinématographique (des sentiments nés d'une image, d'un cadre), François Delisle signe un film original, déroutant, et, dans un dernier orage devenu sourd, poignant.