Metal: Voyage au coeur de la bête
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Metal: A Headbanger's Journey
Canada, 2005
De Sam Dunn, Scott McFadyen
Scénario : Sam Dunn, Jessica Joy Wise, Scott McFadyen
Avec : Alice Cooper, Bruce Dickinson, Ronnie James Dio, Tom Morello, Dee Snider, Rob Zombie
Photo : Brendan Steacy
Durée : 1h36
Sortie : 21/06/2006
En 1986, le heavy metal devient la musique la plus populaire à travers le monde, et un peu partout, les ados portent les cheveux longs et font le signe des cornes du diable. Mais ça n'est pas du goût de tout le monde. Les musiciens de metal sont accusés de pousser les jeunes au suicide ou au meurtre. Le heavy metal est le nouveau démon à abattre et les fans de metal sont mis au ban de la société. Sam Dunn, anthropologue et fan de ce mouvement, s'engage dans un voyage à travers le monde entier pour comprendre pourquoi cette musique a été si longtemps stéréotypée et critiquée et pourtant adorée par des milliers de fans: un voyage au cœur de la bête.
THE DEVIL’S REJECTS
Avec ce documentaire, Sam Dunn et Scot McFadyen partent des origines du heavy metal pour décrypter ce qui a fait bouger et fait toujours bouger les cheveux de millions d’adolescents et d’adultes en promenant leur caméra à travers le globe, du festival de Wacken en Allemagne aux coins glam de Los Angeles, tout en passant par les points les plus reculés de la Norvège, le pays du death metal. Sur le principe, c’est plutôt louable puisque avec cet exercice, ils s’engagent à faire découvrir un monde trop peu connu et surtout très mal jugé par de trop nombreuses personnes aux pensées bien puritaines. Problème, ce document visuel n’est pas assez long est reste peut-être trop à la surface de son sujet. Car pour analyser en profondeur un tel mouvement, il faut creuser pendant de nombreuses heures tout ce qui se passe dans la tête de la "bête" et de ses aficionados. Mais le format ne pouvant se permettre de durer un nombre incalculable d’heures, le programme se voit uniquement agrémenté de séquences qui ne font presque que survoler le sujet. Bien évidemment, chacune des interventions d’artistes est un moment savoureux (notamment celle de Mayhem) pour les fans du genre et recèle de moments humains comme on a peu l’habitude d’en voir avec les musiciens et chanteurs de ce genre, mais l’on est souvent déçu quand on voit que Bruce Dickinson, Rob Zombie, Tony Iommy, Tom Morello, Ronnie James Dio, Alice Cooper ou encore Dee Snider n’approfondissent pas, ou n’ont pas le temps d’approfondir, ce pourquoi ils étaient venu témoigner. Dommage. Car même si l’on sait que l’on vient voir un documentaire sur les fans, leur "clan", leurs motivations et sur ce qui génère un tel phénomène plutôt que sur le genre lui-même, l’on ressort frustré de la projection. D’autant plus que ce film n’intéressera, à priori, que les fans eux-mêmes et sûrement très peu les novices, qui auraient pourtant bien plus intérêt à s’enlever de la tête toutes les images stéréotypées plus stupides les unes que les autres qu’ils se trimballent.
