Mes chers voisins

Mes chers voisins
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Mes chers voisins
La Communidad
Espagne, 2000
De Alex De La Iglesia
Scénario : Alex De La Iglesia, Jorge Guerricaechevarria
Avec : Eduardo Antuna, Jesus Bonilla, Paca Gabaldon, Sancho Gracia, Carmen Maura
Durée : 1h45
Sortie : 03/07/2002
Note FilmDeCulte : *****-

Julia travaille pour une agence immobilière, pour laquelle elle doit vendre un magnifique appartement, dans un petit immeuble à priori sans problème. Devant le charme des lieux, elle décide d’occuper le logement, en attendant un acheteur. Peu à peu, elle découvre que les voisins se sont organisés en communauté, afin de se partager le magot du petit vieux de l’immeuble, récemment décédé.

D’Alex De La Iglesia, avouons le tout de suite, on attendait une œuvre potache, grossière, caricaturale, pas forcément ratée (l’homme a tout de même réalisé les sympathiques Action mutante et Le Jour de la bête), mais éloignée en tout cas de la finesse du trait avec laquelle il dépeint aujourd’hui la communauté du titre original. Le cinéaste ne se contente plus de regarder vers le ciel pour voir ce qui s’y passe, et préfère aujourd’hui tourner la tête vers ses concitoyens, pour en faire un portrait au vitriol. Le ton est rapidement donné, dans cette "communidad", on vole, on pille, on tue, on grimace, et l’on se masturbe exclusivement avec un casque de Darth Vader sur la tête, en fredonnant un air de John Williams. Ils sont ainsi, les personnages du cinéaste, laids, mesquins, dangereux, prêts à tout pour quelques (millions de) pesetas. Discours désespéré sur la société dans laquelle vit Alex de La Iglesia, pour laquelle il n’a que peu de pitié, l’héroïne (sublime Carmen Maura) n’étant elle-même pas exempte de défauts.

Mes chers voisins aurait presque l’allure d’un petit film social de cinéaste français, revisité par un David Fincher sous acide, ce qui vous donne un bref aperçu du résultat, qui n’a finalement plus rien à voir avec le Panic room ibérique auquel le scénario pouvait faire penser. Le film fait rire, étonne, retourne (la mort dans l’ascenseur), fait rire de nouveau, scandalise (le mongolien qui se masturbe), puis termine dans un final hallucinant de beauté, de vertige, capable de renvoyer aux oubliettes les trois quarts des productions hollywoodiennes de ces dernières années. Alex De La Iglesia se surpasse, réalise des plans impossibles, et achève un spectateur déjà aux anges. Un must absolu, impeccable divertissement, sorti injustement en juillet, période peu propice au cinéma autre qu’américain.

par Anthony Sitruk

En savoir plus

Alex De La Iglesia s'est fait connaître en France en réalisant le sympathique Action mutante, carnage romantico-rigolo-gore produit par Pedro Almodovar, et sorti en grandes pompes sur Paris, à une époque où le genre fantastique n'était plus à la mode. Ont notamment suivi Le Jour de la bête (grand prix au Festival de Gerardmer), et Perdita Durango, mettant en scène l'un des personnages du Sailor et Lula de David Lynch, d'après le roman de Barry Gifford.

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