Memories Look at Me
Ji yi wang zhe wo
Chine, République populaire de, 2012
De Fang Song
Scénario : Fang Song
Avec : Fang Song
Durée : 1h27
Fang rentre chez ses parent à Nanjing, pour passer un peu de temps avec eux. Pendant son séjour, son frère aîné et sa famille leur rendent visite, ils lui offrent un couteau typique du Yangisar et sa belle-sœur essaie de lui organiser un rendez-vous avec un inconnu. Autour d’elle, le temps passe, des souvenirs, familiers ou non, surgissent au cours des conversations. Le présent se mélange au passé et le chemin de l’avenir pourrait conduire à une perte éternelle.
LA MÉMOIRE QUI FLANCHE
Prix du meilleur premier film à Locarno, sélectionné ensuite à New York puis au Festival de 3 continents, produit par Jia Zhang-Ke, Memories Look at Me a une carte de visite qui en impose. La douche est d'autant plus glacée à la découverte de ce long métrage signé Fang Song (vue dans Le Voyage du ballon rouge de Hou Hsiao Hsien). Fang, qui joue dans son propre film, rend visite à ses parents. Les discussions s'enchainent, autour d'une table. On a vu ce même type d'ultra-minimalisme à l’œuvre très récemment dans des pays voisins comme chez le Thaïlandais 36 de Nawapol Thamrongrattanarit ou le Coréen Sleepless Night de Jang Kun-Jae - deux petites merveilles. Memories Look at Me, c'est l'inverse. Le procédé, qui mixe fiction et documentaire, s'épuise au bout de trois scènes, la logorrhée continuelle fait qu'on n'écoute même plus cet enchainement d'histoires de cancers, de couches, d'épidémie de sras. Délicat en apparence, Memories Look at Me finit par assommer à coups de boutoir. Les souvenirs et douleurs sont arrachés aux forceps dans ce long métrage qui flirte avec une certaine caricature soporifique.